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La recette de PEACE-CI pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire

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Meet up pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire Crédit Photos Dadouda Coulibaly Sa Majesté

Les élections présidentielles 2015, sont prévues pour ce dimanche 25 octobre. Eu égard à la crise qui a suivi celles de 2010, les initiatives se multiplient afin que plus jamais l’on ne connaisse dans ce pays pareil désastre.

La Plateforme des organisations de la société civile pour des Élections Apaisées, Crédibles et Equitables en Côte d’Ivoire (PEACE-CI) qui s’inscrit dans cette dynamique, a organisé le mercredi 21 Octobre à l’espace Welly sis au II Plateaux, un tweet up avec la communauté web ivoirienne, en vue d’échanger sur l’engagement du citoyen web 2.0 en période électorale : le cas de la Côte d’Ivoire. Un thème développé par monsieur Fernand Dédeh journaliste sportif, blogueur et web activiste qui a à cette occasion donné aux acteurs web la conduite à tenir durant les élections.

Le blogueur un acteur incontournable

S’adressant aux inconditionnels des réseaux sociaux en général et aux blogueurs en particulier il a rappelé que ces derniers ont une grande force et une avance certaine sur les médias traditionnels, car ayant l’avantage de l’exclusivité du fait qu’ils sont leur propre chefs et ne sont soumis à aucune espèce de procédures dans la diffusion de l’information.

Le blogueur n’est certes pas un journaliste (qui est un professionnel de l’information assujetti aux règles d’éthique de déontologie de son métier qui est payé pour collecter l’information, la recouper la vérifier et la publier) mais il n’en demeure pas moins qu’il est tout autant acteur de l’information que le journaliste. De ce fait, il a la responsabilité de respecter certains principes surtout pour la couverture des élections présidentielles car un seul tweet erroné peut être source de polémiques et même entacher la crédibilité du scrutin.

  • Cinq règles de conduite

– Le blogueur ou le web activiste qui veut couvrir les élections doit se préparer. Connaitre l’organe qui organise les élections et surtout maîtriser les textes régissant les élections, les pratiques et les usages afin de s’assurer de dénoncer les vraies irrégularités.

– Faire du repérage, identifier les responsables des bureaux de votes que nous souhaitons visiter. Identifier les personnes ressources à contacter en cas de couac. Connaitre bien entendu les sites internet des différents candidats pour avoir plus d’informations et recouper celles en notre possession. Connaitre l’identité du président du bureau de vote, du superviseur dudit bureau et des scrutateurs des partis politiques. Se souvenir que tous peuvent informer mais c’est celui qui est au plus près de l’information qui l’a.

– Le blogueur doit être un acteur du vivre ensemble et ce, avant, pendant et après les élections. Ses billets, post et tweets doivent aider à faire comprendre le processus électoral ce qui signifie que lui-même le maîtrise suffisamment pour l’expliquer et le critiquer.

– Il doit prendre conscience de la responsabilité éthique et sociale qui incombe aux professionnels et faire preuve comme le journaliste de bon sens dans la relation des faits.

–  Le blogueur comme le journaliste doit respecter les faits quelles qu’en soient les conséquences pour lui-même et en raison du droit que le public a de connaitre la vérité. Il doit se faire un devoir de publier des informations dont l’origine la véracité et l’exactitude sont établies. Ce qui signifie qu’il doit avoir un carnet d’adresse bien fourni.

En conclusion, la communauté web doit garder en mémoire le fait que nous sommes dans une période extrêmement sensible ou une rumeur suffit à engendrer des troubles, des peurs, des angoisses et des frayeurs.

PEACE-CI une plateforme qui veille

Mariam Dao Gabala Coordinatrice de Peace-ci  Crédit photos: Daouda Coulibaly
Mariam Dao Gabala Coordinatrice de PEACE-CI
Crédit photos: Daouda Coulibaly

La coordinatrice de PEACE-CI, Mariam Dao Gabala à la suite du journaliste Fernand Dédeh a partagé avec l’assistance la vision de la plateforme qu’elle dirige avec le soutien financier de la fondation OSIWA (Open Society Initiative for West Africa).

Composée de 800 organisations de la société civile, regroupés autour de 22 réseaux d’organisations de la société civile qui se sont engagés pour de élections crédibles transparentes et apaisées.

PEACE-CI s’est confiée pour mission de faire de la  veille afin de suivre le processus électorale et veiller à ce qu’il n’y ait aucun incident susceptible de mettre à mal ce processus. Deux mille observateurs ont été déployés sur toute l’étendue du territoire ivoirien pour remonter l’information au niveau de la plateforme. Ces deux mille observateurs couvrent environ 10% des bureaux de vote; ce qui est suffisant pour être crédible dans les chiffres et les statistiques lorsque l’on couvre une élection.

Elle représente à ce jour la plus grande plateforme de veille électorale à ce jour en Côte d’ivoire.

Vous pouvez tous alerter la plateforme si d’aventure vous êtes témoins d’un incident ou de tout fait susceptible selon vous d’entacher la régularité du scrutin. Un seul Hashtag #JeSuisPeace, un compte Twitter @peace_civ.

Shalom!


Présidentielle 2015, la République en panne sèche !

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Crédit photos: @AvecADOPr

J’adore la période électorale. Elle me procure la même sensation que la Coupe d’Afrique. Malheureusement cette année, l’ambiance n’est pas la même. La propagande électorale officiellement lancée depuis 11 jours sur fond de retrait de candidature et d’appel au boycott intéresse visiblement peu les Ivoiriens qui se foutent pas mal des jeux auxquels se livrent les grands seigneurs de la République. La tiédeur de la campagne n’arrange pas non plus les choses.

Il faut bien l’avouer, en matière de campagne électorale, la Côte d’Ivoire a connu mieux tant sur le plan de la communication que sur celui de la mobilisation.

Des slogans peu parlants

Il suffit de faire le tour des slogans prônés par les prétendants à la magistrature suprême, pour réclamer de toute urgence des secouristes à leurs côtés ! Moi j’attendais des slogans qui décoiffent, qui font briller des étincelles d’illusions dans les yeux des Ivoiriens ! Des slogans, dont la seule mention redonne de l’espoir à la veuve et l’orphelin, guéri l’âme des affligés, fait pousser des mains aux manchots, des pieds aux estropiés, redonnent la vue aux aveugles, la voix aux sans voix et ressuscitent même les morts par leur incongruité! Si, si, ça existe ! La Côte d’Ivoire est une terre de miracles n’en doutez point ! Mais je ne vois rien ! Les directions de campagnes sont en panne sèche ou quoi ? Elles traversent un désert ?

Nous sommes bien loin de l’époque où les gbagboïstes convaincus, sillonnaient le pays avec le célèbre « c’est comment commennnnnt, Laurent Gbagbo il est sur terrain, devant c’est Maïs ! Pays-là, c’est comment commennnnt, Laurent Gbagbo il est sur terrain, devant c’est maïs.…» Où ADO-Solution en une seule affiche, transportait directement les Ivoiriens dans une Côte d’Ivoire émergente où coulent le lait, le miel et surtout les milliards !

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Affi N’guessan candidat du FPI

Pendant que le tout puissant président-candidat, le bâtisseur du pont qui vaut deux mandats, Sa Majesté Ouattara premier sillonne (à nouveau) la Côte d’Ivoire en précédant chacune de ces phrases et promesses de son désormais « Avec Ado », le prince du Moronou, Pascal Affi N’Guessan, président toujours contesté du Front populaire ivoirien (FPI), a trouvé judicieux de marcher sur les traces de François Hollande en arborant sur ses rares affiches dans la ville « Le changement maintenant ».

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Charles Konan Banny candidat indépendant et membre du PDCI RDA

Charles Konan Banny dit « Banny zéro mort » comme il se baptise lui-même, continue sur le terrain, le travail qu’il n’a pu accomplir à la tête de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR). En vérité il espérait se servir du succès de cette mission pour se poser en réconciliateur et augmenter ainsi sa cote de popularité au plus bas. Malheureusement ce fut un échec cuisant, dont il fait porter la responsabilité au président candidat qui aurait saboté sa mission. Il affirme ne pas savoir être autre chose qu’honnête; ne riez pas hein… « S’unir pour réussir ensemble » est le slogan qu’il a choisi pour fédérer autour de lui, les Ivoiriens aspirants au changement et à la réconciliation nationale.

Une campagne qui a peiné à décoller véritablement parce qu’après de timides meetings et visites dans certaines localités, de l’intérieur du pays, il n’a dévoilé son projet de société décliné en 12 points que le mercredi dernier. A t-il enfin pu rassembler autour de lui ses copains de la Coalition nationale pour le changement (CNC) ? Parce Mamadou Koulibaly président du Lider, initiateur de la CNC après avoir empoché les 100 millions « offerts » par Sa Majesté, qu’il estime être une avance des millions ? Milliards ? Que lui doit l’Etat, s’est tout bonnement retiré pour entamer une campagne de boycott. Son slogan ? #Osons !

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Konan Kouadio Siméon candidat

La réconciliation, Konan Kouadio Siméon dit KKS, celui qui fait une campagne pédestre, optant pour du porte-à-porte, en a fait comme en 2010, son cheval de bataille avec pour devise le « Neutre réconciliateur ». A cette allure, il n’aura pas parcouru la seule zone de Cocody que les résultats seront connus ! Ses principales armes ? Le refus des 100 millions qui est rappelé à la mémoire des Ivoiriens à chaque spot publicitaire, et sa qualité d’« homme probe ».

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Gnangbo Kacou candidat indépendant

Kacou Gnangbo député d’Adiaké, comme tout parlementaire est « Pour le peuple, avec le peuple ». Toujours flanqué de son petit blanc, des trémolos pleins la voix, Il a fermement décidé de ne point donner dans les slogans creux. Libérer l’intrépide Gbagbo de La Haye est l’un de ses ambitieux projets. « Quand je serai élu, on va fêter pendant quatre jours et après, je vais aller libérer Gbagbo». Il est sérieux ?

Il a résolu de commencer sa campagne par convaincre ses amis du Sud-Est où ses affiches foisonnent. Au moins il devrait avoir la reconnaissance des siens et ne pas faire piètre figure…

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Henriette Adjou Lagou candidate du RPC PAIX

Que dire des femmes dans cette campagne ? Henriette Lagou, la candidate qui conditionne la paix en Côte d’Ivoire à l’élection d’une femme à la présidence de la République, propose « Une femme pour le changement ». Un changement dans la continuité aussi ? Qu’elle demande à Catherine Samba Panza si le statut de femme à lui seul suffit à ramener la paix et la stabilité dans une nation… « Je m’offre en sacrifice comme Abla Pokou qui a sacrifié son fils » a-t-elle affirmé le jour de l’annonce officielle de sa candidature à la place Figayo de Yopougon.

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Kouangoua Jacqueline candidate indépendante à la présidentielle 2015

Sa rivale Kouangoua Jacqueline n’a véritablement commencé sa campagne qu’après avoir reçu les 100 millions pour lesquels elle a, je cite « béni le Seigneur ». Ne me demandez pas ce qu’elle projette; moi-même j’ai du mal à la suivre… Pour ce que je sais, elle veut bâtir une nation forte et faire du bien aux Ivoiriens à travers la réforme de la santé, l’éducation, l’agriculture et le social. Le problème avec tous ces candidats, c’est qu’ils veulent tous réformer, mais ne nous disent pas comment…

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Konan Kouadio Bertin dit KKB memebre du PDCI-RDA mais candidat indépendant

N’oublions pas Konan Koudio Bertin dit KKB, le jeune vieux, l’ex-fils bien_aimé du président Henri Konan Bédié, qui n’a de cesse d’inonder les réseaux sociaux pour amener ses followers à faire table rase du pouvoir en place, en pensant à la seule alternative qui se réduit à sa personne. « C’est le moment » est le slogan dont il se sert pour draguer les électeurs.

Mon constat général ? En dehors de Sa Majesté Ouattara premier qui semble avoir mangé du cheval et qui gambade à travers le pays avec les moyens qu’on lui connait, les autres ne sont véritablement pas prêt… Parlons justement de Sa Seigneurie !

Ouattara déroule son rouleau compresseur

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Le président Alassane Ouattara candidat à sa propre succession pour le compte du RHDP

Sur le terrain, mon président est littéralement en phase d’étouffer l’adversaire. Accroché au bras de Fanta Gbè sa tendre épouse dont les pas de danse ne cessent de m’émerveiller, Sa Majesté, à bord de son jet privé se déplace plus vite que son ombre. C’est sûr qu’il fera en moins de deux semaines ce qu’il a fait en trois ans avec ses visites d’Etat campagne. Son nouveau concept ? « L‘Ivoirien nouveau ! »

La ville d’Abidjan est inondée d’affiches publicitaires chantant ses ponts, ses routes et ses nombreux bienfaits envers ses sujets. Le candidat qui a lancé sa campagne à Yamoussoukro en hommage à Felix Houphouët-Boigny, fait la navette entre la capitale économique et l’intérieur du pays. Drainant la foule à chacune de ses étapes. Tellement assuré de gagner que la direction de campagne du RHDP coalition politique qui le soutient, a fait fondre comme neige au soleil, le budget de certains DDC et DLC.

Quand on lui pose des questions embarrassantes sur ses échecs, notamment, l’emploi des jeunes, à qui il prétend avoir offert deux millions d’emplois (quand deux ans en arrière il confiait ne pas pouvoir atteindre le million d’emplois), la cherté de la vie, la santé et la réforme de la justice qui a vraiment souffert sous son mandat, il applique la bonne vieille tactique du « ce n’est pas de ma faute » si chère à Laurent Gbagbo.

Face aux électeurs le 13 août dernier, l’on aurait cru entendre les lamentions du Woody de Mama en 2010, qui répétait à l’envi, que ses échecs dans sa gestion des affaires étaient le fait de « la guerre », une guerre que lui a imposée pendant dix longues années Saint Soro Guillaume et ses compagnons de kalachnikovs. La performance de Sa Majesté, candidate à sa propre succession, en la matière a tout bonnement surpassé celle du locataire de La Haye.

Le président qui est « satisfait » de ses ministres, mais « pas encore satisfait » a répété à maintes reprises avoir trouvé un pays en « totale déconfiture, en ruine, un pays quasiment en banqueroute… Le pays était dans un état catastrophique dans tous les secteurs… La Côte d’Ivoire était dans un état de quasi-arrêt… Le taux de chômage était parmi les plus élevés au monde… ». Je donnerais cher pour savoir ce que Gbagbo Laurent en a pensé moi…

Face à lui, ses adversaires peinent à se rassembler sur l’ensemble du territoire. A Abidjan, outre les affiches de la CEI, seuls Affi N’guessan, Charles Konan Banny et KKB ont des panneaux d’affichage à leur effigie sporadiquement…

Hélas, Affi N’guessan et ses camarades sont bien sur le terrain, mais l’adversaire semble avoir une bonne longueur d’avance et surtout les moyens de sa politique. Il aurait apparemment fallu offrir plus que 100 millions à ces derniers !

Allez faites vos choix mes chers compatriotes c’est pour ce dimanche les élections ! Allez voter heinnn…. Heummm

Shalom !


Drague au pays de la Teranga

La statue de la libération de l'esclavage. Crédit photos: DD l7 (e blog de DD 17)
La statue de la libération de l’esclavage. Crédit photos: DD l7 (e blog de DD 17)

J’avais oublié de vous conter mon aventure au pays de la Teranga à l’occasion des assises de l’Union de la presse francophone à Dakar. Ou du moins, l’avais-je enfoui bien loin dans mon esprit, comme à mon habitude lorsque je n’ai nullement envie d’évoquer mes histoires embarrassantes.

Mais la lecture récente du billet de Manon m’a rappelé cet incident…

Comme d’habitude dans ce genre de conférences, il y a ceux qui se concentrent sur le séminaire et ceux qui recherchent en plus des ateliers et autres tables rondes, le plaisir de la chair. D’autant plus que dans ces rencontres, où s’entremêlent le brassage des peuples, des couleurs et des intelligences aussi, il y a également le panachage de la plastique. Minces, tailles mannequins, courts, grands, ventrus, yeux revolvers, bref ! Il  y en a pour toutes les esculences. Alors ça drague fort.

Round 1 : Séduction sénégalo-congolaise

Je rêvais d’un séjour riche en émotions ? Eh bien les gars j’ai été bien servie. A peine mes pieds foulèrent-ils le sol sénégalais, que j’avais à ma disposition deux gentlemen. Un Sénégalais, lancé dans une drague ouverte et assumée dont j’ai assez rapidement calmé les ardeurs (la polygamie ce n’est pas mon truc) et un sexagénaire congolais, beaucoup plus difficile à brider, qui  après avoir porté ma valise, m’avoir enregistrée à la réception de l’hôtel et accompagnée devant ma chambre a sorti non sans un regard de latin lover la phrase qui tue !

– Je suis amoureux ! Euye ! Attaque de front ! Pourquoi les gens ne respectent pas l’amour même ? Ça fait deux secondes que tu m’as vue et tu m’aimes déjà ?

 Je vais t’emmener chez moi à Brazza…

Vous savez, moi j’ai une affection particulière pour les Congolais. Ils sont propres, beaux avec un teint basané et des lèvres pulpeuses. Le Congo, c’est le Ndomolo, c’est l’Atalaku c’est la rumba quoi… Les Congolais ont la bouche sucrée, ils savent séduire la femme… Bref ! Ce sont des « loveurs ». Vous-même vous savez que « les hommes ont de grands yeux et les femmes de grandes oreilles ». Ce qu’on nous murmure à l’oreille ne reste pas sans effet… Ce n’est pas moi qui l’ai dit. Les Congolais savent user de la langue de Molière et du lingala aussi… Rien que pour ça ; je l’ai repoussé avec politesse en l’appelant « tonton » durant toutes les assises. Ça l’a fait ch*er, mais il a fini par comprendre.

Round 2 : Drague française sur fond de harcèlement

J’avais à peine contenu les ardeurs de mon Brazzavillois qui persistait dans son rôle d’amoureux transi, qu’un « pointeur » (pour parler des dragueurs en Côte d’Ivoire) d’un tout autre genre se révèle à moi.

De retour de la résidence de l’ambassadeur de France, qui au passage, en a courroucé plus d’un dans son discours, je m’étais laissée choir dans le siège du car qui nous ramenait à l’hôtel. Lasse et impatiente de rejoindre ma chambre, je rêvais de bain chaud et d’une bonne nuit de sommeil, lorsqu’un homme blanc, d’une petite taille et d’un âge avancé, s’approche de moi et me demande poliment :

-Je peux m’asseoir ?

-Oui bien sûr… ai-je répondu (est-ce que, car là c’est pour moi ?)

L’homme prend place à mes côtés. Quant à moi, je profite du trajet pour admirer le paysage, lorsque je sens sur ma cuisse gauche une caresse grassement offerte du revers de la main… Intérieurement je me dis « Non. Ça ne peut pas être ce vieux qui fait ça… » Quand ce dernier impavide me demande :

– Ça va ? C’est bon ? Ça t’excite ? Heum ??? Il a fumé un joint ou quoi ? Il vient vraiment de me poser cette question ? Quoi ? C’est comme ça qu’on drague en France ? On caresse sans gêne les cuisses des demoiselles en leur demandant si elles sont excitées ?

Je ne sais pas si l’ambiance feutrée et la lumière tamisée du bus, étaient à la hauteur érotique des attentes lubriques de cet homme, dont le cerveau de vieux pervers, imaginait surement nos corps, s’entremêlant dans toutes les positions du kamasutra. J’étais pétrifiée sur mon siège incapable de réagir. Les mots refusaient de parvenir à mes lèvres. En vérité, c’était la première fois qu’un inconnu se permettait une telle indélicatesse envers moi… De surcroît un petit vieux… Je vais commencer à me poser des questions sur mon sex appeal ! Ayi ?? Wallaye j’attire les vieux comme des abeilles ou bien c’est un signal ?

Et moi, avec un air hébété et un sourire constipé vicié sur mes lèvres, je lui réponds :

– Non ça ne m’excite pas. Une voix intérieure me hurle dessus « Tu ne peux pas le gifler ? »

L’homme engage la causerie, me raconte sa vie, me parle de ses enfants, des différents postes occupés au cours de sa carrière, etc. Qu’est-ce que j’en ai à foutre moi ? Puis se remet à me caresser la cuisse toujours avec la même question et pire encore :

T’es sûre que ça t’excite pas ? Je suis déjà chaud là, j’ai très envie, ah dans le pantalon c’est debout là… Tu veux pas t’es sûre ? 

Et moi, telle une godiche, arborant toujours cet air stupide et ce sourire idiot, je lui donne toujours la même réponse : « Non merci » et cette voix intérieure qui se fait encore plus insistante, plus oppressante : « Mais qu’est-ce qui va pas dans ta tête ? Tu vas écouter ce vieux pervers te débiter ces insanités sans broncher durant tout le trajet ? » Et c’est ce qu’il a fait !

Coup de grâce

Lorsque notre bus pénètre enfin l’allée de l’hôtel, je pousse un « ouf !» de soulagement, puis m’empresse dans la file de descente. Et juste derrière moi (ce n’est pas une plaisanterie), je sens sa virilité, chatouillant et importunant mon fessier. Son corps pressant le mien ne laissait aucun doute quant au désir qui l’étreignait et l’embrasait. Excité, oui, il l’était ! Apparemment résolu à se nicher ce soir dans le terrier douillet de mon entrecuisse… Vieux dégoûtant, qui, le sexe contre mes fesses me susurre dans un souffle à l’oreille :

– En plus je suis là la bonne hauteur là… Safroulaye !!! Il est sérieusement sérieux ?

Mon sang n’a fait qu’un tour ! Je me retourne empoigne dans ma paume pénis en érection, testicules enfin… Tout ce que ma main trouve dans l’entrejambe du Toubabou. Je lui presse violemment tout ce qu’il a entre les cuisses et m’écrie :

– Quoi ? C’est ce que vous voulez ? Enc**er une négresse, une pute noire ? Tu te crois dans des préliminaires de film porno?

Silence dans le car, regards effarés, rictus en coin, murmures d’indignation. L’homme suant à grosses gouttes me dévisage. L’air confus, honteux, me suppliant du regard de mettre fin à son supplice puisque mes mains tiennent solidement ses bijoux de famille, afin de lui offrir une émasculation gratuite quand… Stop ! Attendez un instant! 

On rembobine… En fait ça c’est dans ma tête…

J’ai fermé ma gueule ; je suis descendue du car sans un mot, m’engouffrant précipitamment dans le hall de l’hôtel, comme si les pensées perverses de ce vieux dégoûtant étaient ma faute. Pfff !!!

« Espèce de lâche ! » Me suis-je dit, une fois dans ma chambre. Toi qui habituellement joue les grandes gueules… Finalement il t’a bien enc*lé le vieux…

J’ai encore mal au cœur rien qu’en me remémorant la scène… Allez, Shalom…

PS : Mes mots sont à la limite de la vulgarité, comme était la scène ce jour-là… Esprits sensibles, give me a break!