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Police ivoirienne : non mais raccroche quoi !

Crédit photos AFP

C’était l’une de ces matinées pourries où incapable de me sortir du lit, je ferme pour la énième le clapet à mon foutu réveil, qui n’arrête pas de me gueuler dessus à travers ses « dring dring », pour me rappeler que je dois me bouger les fesses, prendre ma douche et vaquer à mes occupations. Le sommeil est si doux parfois, surtout lorsqu’il fait un peu froid et que t’es sous la couette… Oh Seigneur ! Que ne faut-il pas sacrifier pour gagner sa vie !

Je me décide malgré moi à me lever et là, je me rends compte que la note de ma paresse sera salée ! Parce que je suis à la bourre, je vais me battre pour avoir un taxi, me taper les embouteillages et le plus douloureux, payer le double du tarif normal, car c’est l’heure de la traite ! Nous sommes des vaches dont ils vont presser à l’envi les mamelles pour en extraire le lait! La loi de l’offre et de la demande ! L’avenir appartient vraiment à ceux qui se lèvent tôt !
Affalée sur le siège arrière du taxi, je marmonne discrètement tout le mal que je pense de ce chauffeur, qui s’il m’entendait, n’hésiterait pas à me jeter sur le bord de la route, pour embarquer dans son tacot un autre passager.
Les policières, sifflets à la bouche, chemises fourrées dans des pantalons près du corps, règlent la circulation. Agrémentant de leurs belles fesses rebondies la longue attente que nous imposent les bouchons. De quoi oublier leur amateurisme. Fantasme est mieux que mauvaise humeur…

Petit accrochage
Aux feux tricolores, il est fait injonction au chauffeur qui s’apprêtait à prendre un client, de ne même pas y penser. Il désobéit ! Il est averti illico par la policière qui héroïquement se dresse devant son taxi. On aurait dit Wonder-Woman !
– Ne m’oblige pas à te prendre tes pièces !
Il la regarde dans les yeux et lui crie :
– Tchrrrr tu as la chance qu’il ne fait pas nuit ! J’allais t’écraser ici et puis tu allais voir ! Imbécile là ! Puis il démarre en trombe. Hum ! Quel courage, quel cran !
Je rentre chez moi et dis à ma jumelle :
– vraiment on ne respecte plus les policiers.
Elle de répondre :
– ils t’ont dit qu’ils veulent être respectés? Hum !
En papotant avec mon frère, je lui fais la même remarque. Lui de me demander :

– ils font quoi pour se faire respecter ?

Deux jours après, ma belle-sœur, courroucée, pousse un coup de gueule sur Facebook.
« Hummmmmmm police ivoirienne ça fait pitié hein !!! Tu te fais cambrioler, pour venir faire le premier constat tu dois payer leur transport, unités ils vont prendre pour appeler leur collègue de la prétendue police scientifique, c’est toi qui va payer, même transport de ces derniers encore c’est toi qui paye, et après avoir bien sali le coin sous prétexte de chercher des empreintes, ils s’en vont en te réclamant le transport retour bien sûr. Cependant, il est bien affiché dans le commissariat que porter plainte est un droit gratuit. Cette gratuité-là dès ». Ça m’a achevée !

Lorsque la police inspirait le respect…
Dans ma jeunesse, j’avais une peur bleue de l’uniforme. Ces flics trimbalant leur bedaine pleine de vin et de tchapalo, inspiraient crainte, respect et … Confiance.
Surtout lorsque tu as vécu près d’une cité universitaire comme moi et que tu as souvent goûté aux gaz lacrymogènes, résultantes de crises répétées entre policiers et étudiants en cavale, suppliant pour entrer se réfugier chez toi. Quand tu as expérimenté la rudesse de la matraque, tu ne peux que respecter l’uniforme !
Oui, il fut une époque dans ce pays, où la police, bien qu’imparfaite, accordait de la valeur à sa tenue. C’était la police du vieux Félix Houphouët Boigny. L’homme après qui les héritiers ont installé le chaos politique dans le pays, sur fond d’enrichissement rapide pour les dirigeants et d’appauvrissement continu pour les populations désillusionnées. Mais on est encore derrière eux ! Ou bien ? Ivoirien, quand il a faim, c’est la politique qui le rassasie…

Désamour chronique
Bref ! Notre police à ce jour, inspire plus d’aversion que de sérénité. Et pour cause !
Comment voulez-vous respecter une police qui n’hésite pas à mettre une balle dans la tête d’un chauffeur de taxi, de « gbaka » pour de sombres histoires de racket ?
Comment respecter une police qui est passée maîtresse dans l’art de la ruse. En la matière les radars font fureur ! C’est un véritable guet-apens. Ils se mettent en mode camouflage dans la broussaille, comme des Vietnamiens guettant les Américains pour leur faire la peau ! On ne te prouve jamais que tu as dépassé la vitesse autorisée, mais ce qui est sûr, tu l’as fait ! Paye !
Les nouvelles mesures sont venues amplifier le phénomène. Interdiction de téléphoner au volant, interdiction de fumer dans les lieux publics ; les flics dont le treillis exsude le rançonnage, n’ont plus qu’à se frotter les doigts ! Encore de juteuses sommes qui atterriront directement dans la poche droite du treillis flambant neuf !
Le phénomène s’est amplifié avec la crise post-électorale ! Affligeant ! Les nouvelles recrues, communément appelées Frci, uniformes deux tons, sandalettes, français approximatif, aucune tenue, ni retenue en public. Assis dans les maquis en uniforme, mangeant du garba, buvant de la bière pour ensuite faire joujou avec la kalachnikov…
On t’arrête, te demande ta pièce puis on refuse de te la rendre parce qu’on veut te draguer ; on monte dans les taxis au lieu de payer le prix de la course, on te dit « merci bien ! » Ayi ??? Ça fait recette ça ?
Le passage du Kaki austère, à la « mal sape » d’après crise, puis aux tenues vestimentaires plus colorées et flamboyantes, n’aura en rien atténué ce sentiment. Le racket des transporteurs se poursuit dans l’indifférence générale. Il s’est même accentué avec son extension aux particuliers dans une attitude de semi-mendicité… Les Frci, sensibles au vœu pieu du ministre de l’Intérieur, rêvant d’ « une police qui ne martyrise pas les Ivoiriens… qui ne rackette pas les Ivoiriens », rackettent en gentleman : « Vieux père, voilà ton petit », « la vielle mère faut faire un geste… »

Assurez votre propre sécurité !
Le plus compliqué pour les populations, c’est le sentiment diffus d’être livré à soi-même en matière de sécurité. Lorsque vous appelez la police, les chances pour qu’elle vienne vous secourir à temps chez vous, sont quasi nulles.
Cette confiance en l’Etat défenseur s’amenuise au fil des jours et des événements tragiques. Une fille saute d’un taxi en marche et se blesse sérieusement parce que le conducteur prend une direction autre que celle qu’elle avait indiquée. Peur panique ? Psychose liée aux drames récents ? Ou légitime réaction de son instinct de survie ? La réponse semble se trouver dans le manque de confiance croissant dans les services publics de sécurité.
Dans les quartiers, aujourd’hui, ce sont les jeunes qui attrapent les voleurs. S’ils sont pleins de compassion, ils les emmènent au commissariat après une bonne bastonnade dans le cas contraire, ils les battent à mort.
La présence de militaires dans des opérations de police conforte chez les populations ce sentiment de précarité sécuritaire. Elles s’organisent par conséquent comme elles peuvent, en montant davantage les murs des clôtures d’habitations.
Les sociétés privées de gardiennage ont carrément décuplé. Les systèmes de télésurveillance fleurissent dans les services et les habitations. Que fera le pauvre qui n’a pas les moyens de s’offrir ces services ?
Nous ne demandons pas aux policiers d’avoir l’étoffe des marins d’Obama, ni d’être taillés comme Flagada Jones ! Juste de faire leur boulot et d’arrêter de nous traumatiser… C’est possible ?
Shalom !


Allah, le jeûne et le swagg

Crédit image: Wikimedia commons

Je m’étais jurée de laisser la sainte période du ramadan tranquille pour ne pas me faire foudroyer par le courroux de mes nombreux amis musulmans… Pire ! Subir la sainte colère d’Allah Dieu tout puissant ! A dire vrai, ça fait quand même la deuxième fois que j’écris sur le ramadan.

J’ai tenu longtemps ! Mais j’ai passé une journée tellement spirituelle mardi que tout compte fait, je me suis dit : « Ma chère, Allah tout puissant est témoin, il faut écrire parce que vraiment cette affaire-là est gravement grave. »

Le mardi dernier, je me préparais pour aller parader en ville en écoutant l’émission de RFI « Appels sur l’actualité ». Il y a un auditeur mauritanien vivant au Sénégal, très énervé qui criait au scandale, parce que selon ses dires, les femmes sénégalaises seraient inconscientes « en ce mois béni de ramadan » !

Tchié ! quel way matin là encore ?

Ces chères dames n’auraient changé en rien leur style vestimentaire, même en cette sainte période et resteraient accrochées à leurs tenues aguicheuses.

« Je suis à Dakar. Mais je vois que le comportement ne change pas par rapport à Nouakchott où vous voyez les gens s’habiller d’une manière telle, que vous vous dites bien que vous êtes dans le ramadan. Alors que le mois de ramadan, c’est le mois de bonus même. Vous vous dites que 11 mois vous avez fait n’importe quoi, vous avez fait beaucoup de choses qui ne sont pas en adéquation avec la religion musulmane…» Tout est dans son coup de gueule !

En résumé, le type a besoin d’être bien disposé spirituellement mais les déhanchements de pécheresses ambulantes, dont les tenues aguicheuses défient le dress code de ce mois hautement spirituel, le fatiguent.

Le mois de tous les excès

Le mois de ramadan est celui de tous les excès ! Excès du prix des denrées alimentaires (malheur aux pauvres), conséquence logique de l’excès du manger et du boire. Excès de mauvaise humeur résultante indéfectible de la tiraillante et persistante faim que ressent le jeûneur ou la jeûneuse.

Mais l’excès le plus criant est l’excès de spiritualité. Vous aurez compris que ce n’est pas tant l’ardeur spirituelle affichée que son adéquation avec l’état intérieur de ceux qui en font l’affichage qui pose problème. C’est l’occasion trouvée pour le « musulman de nom » de s’offrir un lifting du corps, de l’âme et de l’esprit ; un lifting spirituel quoi !

Les mèches brésiliennes 100 % « Human Hair », les leggings, les jupes courtes ou tailles hautes, assortis aux chemisiers transparents laissant apparaître les tétons ou le nouveau soutien-gorge griffé « Agent provocateur » ou « America Apparel », sont troqués pour les boubous et les voiles.

Quoi ? Mis à la poubelle ? Que nenni ! Ils sont bien conservés au chaud, le temps que « l’effet ramadan » s’estompe…

Ces messieurs, eux, consentent douloureusement à arborer enfin des tenues correctes, en maintenant dans leur pantalon (d’où ils n’auraient jamais dû sortir d’ailleurs) les griffes des caleçons « Ralph Lauren », « Paco Rabanne » ou même H&M pour ceux qui sont taillés à tous les niveaux, façon David Beckam (je n’en dirai pas plus, ramadan oblige !). Au moins, ceux qui n’ont pas de caleçon de marque pourront fayoter un peu aussi.

Quand tu dis « bonjour comment ça va ? », il répond « al hamdoulillah ! Tout va bien ma sœur ». Hmmm ! Aholé hein ! Parce que d’habitude ce n’est pas comme ça qu’il répond. Et si je me trompais pour m’attarder une minute de plus en sa présence, il verserait dans les longues salutations traditionnelles que lui-même aurait fuies en temps normal. J’en serais agacée, et mon visage métamorphosé. Ceci le vexerait, et me priverait par ricochet, de la bonne bouillie de mil qui assure mon goûter de l’après-midi. Ah ! ce jeûne qui nous fait tant de bien…

Même lorsque tu empruntes un taxi, tu constates que le chauffeur a échangé le « couper-décaler » et autres « crikatacrikata pan pan ! » pour des musiques et émissions spirituelles. Surtout que le transport en Côte d’Ivoire est majoritairement entre les mains de nos frères musulmans.

Ces politiciens qui surfent sur la vague

Dans tout ceci, les politiciens ne sont pas en reste ! Grands surfeurs devant le prophète, aucune vague n’est trop haute pour eux, encore moins celle du ramadan. Aussi, sortent-ils leurs planches et surfent-ils politiquement sur le carême. Qui sait ? C’est le moment ou jamais ! Le vote en dépend ! Allah même les comprend…

Les « community manager », nouvelle profession en vogue,  rivalisent d’ingéniosité et de stratagèmes pour faire exploser la côte du boss.

Phase 1 :

Chacun trouve une mosquée dans le quartier le plus précaire de la ville où il peut aller faire du bien au nom de Dieu, le père tout puissant.

Une fois les coins stratégiques ciblés, vroum ! On y met le cap ! Mais il n’est pas bête hein ! Il a pris le soin d’embarquer dans son 4×4 quelques journalistes et blogueurs prêts à vendre leurs plumes pour les per diem.

Phase 2 :

Sapé dans son boubou sobre mais non moins raffiné, chapelet en main, il vient dire aux populations par cette tenue : « Je suis l’un des vôtres » ! Je compatis à votre pauvreté en vous épargnant l’infarctus que pourrait vous causer l’effroyable vision de mes tissus Bazin, 100 % coton, importés du Mali ». Vous avez dit swagg ?

Pour la prière, il se rend dans un coin perdu de la capitale ou l’organise carrément à son domicile, et fait semblant de réciter les sourates alors qu’il n’est pas dans ses habitudes de fréquenter les mosquées. A la sortie, il fait ses dons. Mais ne s’arrête pas là. Il peut même rompre le jeûne (Dieu seul sait s’il a vraiment jeûné) avec les fidèles, photos à l’appui.

Phase 3 :

Inondation de la Toile. On poste les images de sa piété sur Twitter avec le hashtag #InstaJeûne, #InstaCarême. Tous les réseaux sociaux y passent ! Il ne manquerait plus que le selfie ! Il n’oserait pas ! Faut savoir raison garder… Le lendemain, le journaliste relaie l’info pour les rebelles qui refusent de s’adapter aux nouvelles formes de communications.

On voit le politicien dans le journal prendre la pose avec l’iman, prônant les dons, sourire aux lèvres. C’est quoi tout ça ? Je le dis parce que je l’ai vu dans un quotidien et je me suis demandé à quoi ça peut bien servir de crier au monde qu’on est bon…

Le pire dans tout ceci, c’est que ça marche vraiment ! Une aussi grosse comédie, cousue de fils blancs, prévisible à souhait, continue encore sous nos tropiques de capitaliser du bétail électoral. Ce cher vieux continent où il en faut si peu pour émouvoir et sur lequel la manipulation des masses est à la portée du premier venu qui s’en donne les moyens. Pas besoin de lire « Machiavel » ou de faire Sciences po. Tout marche à l’identification.

Trouvez le centre d’intérêt d’un groupe donné, apparaissez là où les personnes se rassemblent, faites deux ou trois pirouettes, ils entonneront en chœur : « Il est des nôtres… »

Les populations, dindons de la farce, vont se réjouir pour un moment de participer au plan de com’ destiné à faire grimper la côte du politicien et retourner à leur pauvreté… en attendant le prochain ramadan. Il se raconte déjà que pour l’année prochaine, pour peu que le politicien bien aimé soit maintenu à son poste, « la distribution de sucre se fera avec plus de largesse ».

Message fidèlement transmis à qui de droit ! D’ici là bonne fin de jeûne !

Shalom !…


Ces stéréotypes qui nous malmènent…

Crédit photos saphirnews
Crédit photos saphirnews

« Tu peux perdre l’argent en suivant une femme. Mais tu peux jamais perdre une femme en suivant l’argent… » C’est le dernier son du célèbre groupe « Espoir 2000 », sur lequel les adeptes du Zouglou transpirent et s’égosillent.

La première fois que je l’ai entendu, j’étais assise dans la luxueuse caisse d’un vieux père à moi, comme on dit chez nous. Il m’avait invitée à manger dans l’un de ces restaurants que ma poche de juriste reconvertie en journaliste-blogueuse ne peut m’offrir. Ces restos dont l’addition est si scandaleuse, qu’indigné et à la limite de la syncope, voire de l’infarctus, vous poussez cet inaudible cri d’offusqué :

– Djo ! Il va fallait me donner l’argent là j’allais faire autre chose tchè ! J’ai mangé, je suis rassasiée, ma poche est vide ! Ingrate va !

Il met donc cette chanson et me demande : « Est-ce que c’est faux ? » Ayi !

– Tu veux dire que MOI je T’AIME bien pour ton ARGENT et les bons plats que tu m’offres ou comment ?  Mama agression morale !

S’engage ensuite un long débat sur l’amour intéressé, désintéressé, ré-intéressé et tous ces théorèmes romanesques et idylliques que seule la cervelle humaine produit à foison.

Mais ce que j’ai retenu de ces échanges qui veulent que la femme, n’aime que le mec qui pue les billets de banque, ce sont ces stéréotypes, qui malmènent nos vies. Parcourons-en quelques uns :

Les clichés sexuels

Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! Ces clichés qui commandent que la femme qui trompe son mari soit une traînée et que l’homme pénètre tous les jupons et écarte toutes les cuisses, en plus de celles de « madame », soit un mec, un vrai ! Un garçon pile quoi. Cette théorie qui soutient que le  » nègre  » en ait une plus grosse que le Blanc… Euye ! Je reprends pour les âmes hypocritement sensibles : cette théorie qui soutient que le Noir est sexuellement mieux doté par mère Nature que le Blanc, me cassent les bombons ! (Les femmes ont le droit de dire ça ?)

Tenez ! Chez nous, en Côte d’Ivoire, il se raconte que les femmes appartenant à l’ethnie baoulé, en plus d’être les sources indéfectibles du brassage ethnique ivoirien, seraient les principales pourvoyeuses des beautés café au lait, dites mulâtres, si fières d’avoir du sang de Blanc.

Parce qu’à ce qu’on dit, nos femmes baoulé, ne « trient pas garçons ». Elles sont les dociles réceptionnistes des « biscuits » tous azimuts ! Elles s’abreuvent à toutes les sources ! Quoi ? Vous ne comprenez toujours pas ? Hey ! C’est-à-dire qu’elles farfouillent dans les slips de toutes les nationalités. Y compris celles que « l’Ivoirienne digne de ce nom n’accepterait point dans son lit ». Si, si, il fut un temps où laisser certaines nationalités pénétrer, même partiellement, l’antre de son jardin secret équivalait à se dévaloriser… Je fais juste du pkapkatoya hein…

Ce n’est pas tout ! On dit que les gens de l’Ouest précisément les Gouros aiment faire l’amour. C’est tout un art chez eux ! Ils sont dragueurs, vigoureux, endurants et bien montés. Mais le plus important ce sont des dieux ! Des djeddaï du sexe ! Tchiéé ! Pas étonnant que les vieux « nègres », dont la mort érectile a été cliniquement déclarée, mâchouillent désespérément les cure-dents gouros dans l’espoir de s’immerger à nouveau, dans les délices du kamasutra.  Pitiéééé !!!!

Je m’arrête là. Avant de me faire épingler par la police des mœurs.

Les clichés professionnels

Tu croises un vieil ami de classe. Tu lui poses la question de savoir ce qu’il fait, le gars, le sourire gêné te dit qu’il se débrouille quelque part dans une structure de la place. Tu comprends clairement qu’il vient de te dire « give me a break ». Mais comme tu es mauvais, tu prends ton air chafouin, tu insistes, le cuisines et finis par l’avoir à l’usure.

Il te dira avec un sourire penaud : « Je suis secrétaire » ! Comme si c’était un échec ! Tout simplement parce qu’on lui a injecté dans le crâne le poison subliminal qui dit que le secrétariat est un job de femme. Le pire dans tout ça, c’est que toi-même tu pouffes en sourdine de rire en entendant son métier ! Les mecs, c’est la science, ce sont les maths ! Les femmes c’est la littérature ! Esprit rétrograde ! Et dire que ça persiste encore dans certaines mentalités…

Quand ce n’est pas ça, on ouvre de grands yeux en voyant les dames conduire les autobus surchargés de la Sotra parce qu’elles sont supposées paniquer toutes les deux secondes et nous jeter du pont Felix Houphouët-Boigny directement dans la lagune Ebrié. Elles sont par conséquent obligées, de se faire respecter en se donnant un air de dures et en mastiquant grossièrement leur chewing-gum. Le tout, assorti à une démarche à la garçonne.

Les clichés du mariage

Je ne sais pas comment ça se gère sous vos tropiques. Mais chez nous, pour avoir un mari, il faut s‘y prendre tôt ! N’ai surtout pas la « mauvaise idée » de glaner les diplômes avant d’avoir ton doubeï, ton petit gars quoi ! Sinon les problèmes à l’horizon.

Un apprenti gentleman en un regard furtif a déjà fait de toi la femme de sa vie. Il te demande ce que tu fais dans la vie. Fièrement, tu étales ton curriculum vitae. Pendant les causeries, c’est toi qui joues à la femme savante. Si tu es haut placée, c’est mort! Il se demandera pourquoi une belle femme, bien placée comme toi, à quarante ans, n’a pas de mari ? Tu as forcément un mauvais comportement. Si tu as fait des études de droit, c’est fichu ! Attends-toi à cette réflexion que j’entends souvent :

– Ah ! C’est vous qui connaissez vos droits là ? Vous là, vous parlez trooooop dans foyer.

Conclusion immédiate de cette remarque : vous allez vous amuser, vous dépanner, vous faire mutuellement du bien, mais pour ce qui est de l’anneau à l’annulaire gauche, ma sœur, dream again !

Et comme notre société veut que la femme respectable soit celle qui est mariée, tu es complexée. Tu as quarante-cinq ans, tu es célibataire, on t’appelle mademoiselle, tu te fâches ! Ayi ? Tu te défoules sur les pauvres employés qui sont obligés de te donner un statut que tu n’as pas, en t’appelant « Madame ». Va te plaindre chez le banquier qui met mademoiselle sur tes documents là !

Mais ce n’est pas notre faute. C’est la société, qui chaque jour nous complexe avec des clichés. Elle nous donne une opinion arrêtée des gens, avant même de les côtoyer. Quel dommage.

On ne peut sonder une personne sur des préjugés, des « on-dit » ou de stéréotypes. Juger une personne nécessite à vrai dire qu’on la côtoie au jour le jour. Et même là, ce n’est pas gagné.

Il, que faire sa propre expérience des gens. Car nos appréhensions peuvent être balayées en une fraction de causerie…

Shalom !