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Gbagbo avait ses fescistes, ADO a-t-il ses dozos?

Crédit Photos: Wikipedia.org

Aujourd’hui, je viens faire ma râleuse. Ma gueularde quoi ! J’ai beaucoup hésité à publier cet article. J’y ai renoncé à trois reprises. Mais il faut croire que la problématique des dozos me persécute, dans la mesure où je suis tout le temps rattrapée par cette actualité.

Il est déconcertant de constater qu’en Côte d’Ivoire, Il y a toujours des groupuscules qui cherchent à s’octroyer les pouvoirs régaliens de l’Etat.

Des coteries de pseudo justiciers, adeptes de la violence, en vertu de je ne sais quelle autorité, se muent du jour au lendemain, en garant de la justice, de la sécurité et du maintien de l’ordre public. Il ne reste plus qu’a s’octroyer la prérogative de voter nos lois, de gracier les prisonniers et le tour est joué !

De nombreux travers ont été décriés sous la présidence de Laurent Gbagbo. Allant de la dilapidation des deniers publics, à l’insécurité dont la forme la plus effroyable fut l’escadron de la mort. Une association particulière s’est illustrée sous le règne du Woody de Mama (l’autre nom du président Gbagbo) : la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).

A l’ombre de la refondation

Sous la dynastie des refondateurs, nous avons souffert des dérives de cette fédération. Terreur, racket, agressions en tous genres et sous toutes les formes. Aussi bien envers les étudiants, les parents, que les professeurs. Ils ont même été accusés de meurtre ! Vrai ou faux ? Je ne saurais le dire…

A force de s’auto-bombarder général, caporal, sergent et j’en passe, ils ont fini par se prendre pour des corps habillés. Pas étonnant, que nombreux parmi eux pendant la crise postélectorale, se soient transformés en miliciens.

Lorsque rarement des jeunes agacés avaient le courage d’exprimer leur raz-le-bol, ils se faisaient tabasser, sous les regards intimidés des autres clients, qui se contentaient de murmurer des tsruuu, des yako et des : « Mon frère on est venu trouver ça comme ça. Faut laisser… Ils vont te tuer et puis ça va pas aller quelque part ».

L’impuissance du président face à cette gangrène était évidente. Pour cause ! Lorsqu’il fallait marcher pour empêcher le général Guéi de confisquer le pouvoir en 2000, la FESCI était de la partie. Quand il a fallu montrer l’attachement au président, pendant le coup d’Etat de 2002, la FESCI était au rendez-vous pour le soutenir. Quand on devait s’opposer aux soldats français, la FESCI s’était vaillamment illustrée. Auprès de qui avait-il la côte ? La FESCI… Même dans nos agoras ? Beaucoup de fescistes… Les miliciens pro-Gbagbo ? On compte bon nombre de Fescistes…

En toute honnêteté, s’il y a une organisation, dont je salue aujourd’hui la quasi-extinction, c’est bien celle-là.

Sous Alassane Ouattara (j’ai failli ajouter « Dramane » mais il parait qu’il n’aime pas trop… Normal, vu toutes les polémiques qu’il suscite à lui tout seul… Sacré prénom !), le grincement de dents ne s’est pas arrêté. Oh que non ! Il est bel et bien présent et très accentué dans le pays profond…

Ces dozos érigés en justiciers, à quand la fin ?

La présidence d’ADO, est très marquée par une nouvelle génération d’hommes forts, décidés à s’imposer dans le dispositif sécuritaire ivoirien. Ce sont les dozos, chasseurs traditionnels, qui ont délaissé la viande fraîche de la brousse, la venaison de nos forêts, pour chasser du gibier humain… Elle a bon goût la chair fraiche ?

Je ne m’attarderai pas sur les exactions par eux commises, parce que maintes fois relayées par l’Onuci et d’autres structures et organes de presses.

Si tous sont d’accord sur la nécessité de les faire retourner à leur activité d’antan, eux ne l’entendent pas de cette oreille. Il semblerait que ces derniers s’estiment incontournables dans le maintien de la sécurité. Et surtout insistent pour que le gouvernement use de tact envers eux.

Petite piqûre de rappel : le ministre délégué auprès du président de la République chargé de la Sécurité, Paul Koffi Koffi, était monté au créneau, suite à une série d’attaques perpétrées contre les FRCI,  présumées en être les auteurs. Il n’y est pas allé de main morte avec ces chers dozos. Deux réactions très révélatrices s’en sont suivies.

Dans une interview accordée au quotidien L’inter le 25 septembre 2013, Lamoussa Diabaté de la Confrérie des dozos de Côte d’Ivoire (Codozci) affirmait « Je voudrais rappeler que le ministre est allé un peu trop vite en ce qui concerne un éventuel retour à la vie civile. Parce que des gens qui ont fait la guerre on ne les chasse pas comme ça. Surtout qu’il a reconnu lui-même notre importance pendant ces périodes de crise en Côte d’Ivoire…. Je pense que nous savons que nous sommes des chasseurs, mais il faut pouvoir les amadouer un peu, surtout que les dozos ont un statut (lequel ?). La question de sécurité n’est pas seulement théorique, mais pratique et même au-delà. Les dozos ont fait leur preuve dans ce sens ».

Le 16 octobre 2013, le quotidien Soir Info, relatait la descente meurtrière des mêmes dozos (qui demandent à être chéris), le 14 octobre 2013, dans le village de Gribouo, appartenant au département de Soubré en règlement d’un litige foncier. Bilan ? Quatre morts et trois blessés, tous d’une même famille.

Mais ce n’est pas le plus intéressant. Lamoussa Diabaté président des dozos de Toumodi, va déclarer ceci dans une interview accordée à en envoyé du journal le Nouveau Reveil en septembre 2013 : « Le gouvernement a donné son ordre, mais nous attendons l’ordre de Koné Zacharia. Si les patrons nous demandent de quitter le terrain, nous sommes prêts à quitter avant midi. Dans l’armée, c’est la discipline. Dans la confrérie des dozo aussi, c’est la discipline. Il n’y aura jamais de bras de fer entre les dozos et les forces de l’ordre, parce-que Koné Zacharia et Chérif Ousmane, eux-mêmes dozos, sont nos patrons et nous suivons leurs ordres. Chacun a un patron. On attend leurs ordres. S’ils disent que le gouvernement ne veut plus voir de dozo sur le terrain, c’est déjà fait. Même si je veux, et j’enlève mes habits, je les brûle… »

Eh beh dites donc ! Quelle déclaration ! Je comprends pourquoi les haussements de ton de notre président et les mises en garde de son ministre délégué peinent à être pris en considération !

Ils ne se reconnaissent pas en ces leaders. Ces dozos n’attendent que les instructions fermes de Koné Zacharias et Cherif Ousmane, ex-comzones, devenu respectivement depuis, commandant en second du bataillon d’artillerie sol-air (Basa) et commandant en second du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Qu’attendent-ils pour leur demander de se déshabiller vite, vite comme on dit ici, pour rejoindre la vie civile ? Ils n’attendent que ça. Et… Nous aussi !

Ce n’est pas si simple…

Le gouvernement actuel pullule d’ex-comzones. J’imagine que chacun veut maintenir sa position et donc conserver un moyen de pression sur notre bien aimé président… Sans vouloir être impolie. Pendant ce temps, il y a des drames…

Toutes ces personnes « ont pris le soin d’assurer leurs arrières, en plaçant à leur suite des hommes fidèles qui ont repris la gestion de leur business » (Jeune Afrique N°2749 du 15 septembre 2013, repris ici).

J.A N° 2749 du 15 au 21 septembre 2013

Nous devons tirer les leçons du passé

La gestion des dozos est indiscutablement une épine dans les pieds du président Ouattara, comme les fescistes dans ceux de Laurent Gbagbo. Je dirai même que cette fois la situation est pire car nous parlons d’hommes qui fabriquent eux-mêmes leurs armes, et qui se plaisent de plus en plus dans leur nouvelle vie. Saura-t-il gérer cette situation ?

Lorsqu’on reproche une chose au gouvernement dans ce pays, après avoir « deviné »  ton parti politique, on te lance l’ultime excuse : « Au temps de Gbagbo c’était pire, on vous a vu ici… Le pays avance! ». N’est-ce pas pour apporter une solution à cette mauvaise gouvernance, à ce laxisme que le président Ouattara a été élu ? L’histoire en principe ne devrait pas se répéter !

Dosso Sory président des confédérations Dozos de Côte d’Ivoire (Fenacodoci), déclarait récemment dans les colonnes du quotidien Soir Info, paru le 04 février 2014, que les dozos aspiraient eux aussi à l’émergence. Vous allez voir cela… Rassure-t-il.

Le ministre de l’Intérieur a quant à lui récemment affirmé qu’il prendrait des mesures pour régler la question. Nous regardons à lui, comme les yeux d’une servante espèrent en sa maîtresse…

Ceci dit, quand on a une dette envers les dozos, les FRCI, les ex-comezones, certains partis politiques, le dinosaure français etc. La question suivante se pose : peut-on convenablement diriger un pays lorsque l’on est redevable à tant de monde ?

Shalom ! Vive la Côte d’Ivoire, notre belle patrie !


Beautés jadis fatales

Illustration de Marine Fargetton
Illustration de Marine Fargetton

Hello vous!

Un grand merci à Marine Tassaba (elle va me tuer quand elle va voir ce pseudo), de m’avoir fait participer à son marathon d’expressions illustrées. Je vous encourage vivement à y participer!

Pour ma participation, j’ai opté pour un passage biblique. Proverbes 5 : 18-20

« Réjoui-toi de la femme de ta jeunesse, biche des amours et gazelle pleine de grâce ; que ses seins t’enivrent en tout temps ; sois continuellement épris de son amour. Et pourquoi mon fils serais tu épris d’une étrangère et embrasserais-tu les seins de l’étrangère ? ».

Juste une pensée pour ces Négresse noires, blanches, jaunes, café au lait. Jadis « biches des amours » et « gazelles pleine de grâce ». Ces beautés vierges et gracieuses  à qui des hommes ont fait miroiter un amour éternel, un amour grand « A », lorsqu’ils sortiraient de la misère qui les étreignait tel un oiseau pris dans les filets de l’oiseleur…

Ces beautés fatales dont la fraicheur, la douceur et la chaleur envoutante, faisaient l’objet de poèmes enchanteurs et des cantiques les plus ensorcelants. Suscitant dans leurs entrailles, un cocktail d’émotions aussi complexes qu’inexprimables.

Ces lionnes blessées dont les charmes, naguère irrésistibles, n’opèreraient plus, ne produiraient plus l’ivresse d’antan et qui sont foulées aux pieds comme la boue des rues ! Que voulez-vous ? La frénésie et l’enchantement sont ailleurs…

Ces « chépaquoi » au glorieux passé, dont la plastique rivaliserait difficilement avec celle des forces nouvelles. « Etrangères », au sex-appeal indomptable.

Elles sont beaucoup plus jeunes, plus belles, plus enivrantes et par ricochet, nouvelles biches à chérir. A posséder dans tous les sens, dans tous les coins et recoins. Encoignures et écoinçons. Sans oublier qu’il faut les explorer dans les moindres détails et dans toutes les positions, à la recherche du nectar, ce breuvage céleste oh combien délicieux !(Hey je m’égare…Désolée ! Quand il s’agit du nectar, je m’oublie…). 

Bien que l’Ecclésiaste ait déclaré : « Il n y a rien de nouveau sous les cieux », j’en suis toujours médusée.

Comme une innocente, une simple d’esprit, me demandant encore pourquoi un homme ne peut tout simplement pas aimer UNE femme ? LA femme de sa jeunesse ? Celle qui lui a sacrifié ses plus belles années ?

Shalom !


Adorateurs high tech

Crédit image: Wikimedia commons
Crédit image : Wikimedia commons

J’ai été conviée le dimanche dernier par une amie à un culte. Copez c’est son prénom, est ma petite blanche, car le contraste entre elle et moi est frappant.

Aussi mince qu’une brindille de balai, un arrière-train assez aguicheur je l’avoue. Hé oui ! Même dans sa sveltesse elle a vraiment une belle croupe ; elle le sait et en joue d’ailleurs. Comment lui en vouloir ?…Ho la la je m’égare. Revenons à notre sujet.

Je suis certaine que l’intérêt particulier que je porte aux bôtchô (fesses) doit susciter certaines interrogations chez les habitués de ce blog… Soyez rassuré(e)s. Ce n’est pas l’objet permanent de mes pensées… Et puis je suis une lagunaire hein… Comprenne qui pourra…

Je me suis donc rendue dans cette église dont je tairai le nom ! Beau temple climatisé, sièges confortables. Tout pour adorer le Seigneur Jésus en toute sérénité.

Constat général

J’ai été particulièrement frappée par le style vestimentaire des membres. Les femmes sont coquettes et les mecs ont la classe ! L’on sent la prospérité sur ces costumes tendance, taillés sur mesure.

Je ne m’attarderai pas sur la curiosité que suscite en moi le style adopté par la gent masculine ivoirienne.

Je me demande parfois s’ils ont conscience qu’ils sont des hommes et que ce qui se passe « devant » leur impose des restrictions quant au choix de leurs vêtements.

Sans vouloir choquer personnes, ces tenues un peu trop près du corps, qui laissent imaginer, voire clairement entrevoir, malgré soi d’ailleurs, ce qui se passe en dessous de la ceinture, sont vraiment gênantes, parfois désagréables (quoique…) et frisent l’exhibitionnisme. C’est forcé de se plaquer ? Ekiéé dèh ! Même à l’église… C’est exagéré! Venez après critiquer mes pauvres négresses…

Mon attention n’a pas uniquement été attirée par les fringues. Oh que non !

Technologie au rendez-vous de la prière

Dans cette communauté, du pasteur aux fidèles, chacun a en main, son Ipad ou son téléphone dernière génération… Je vous assure ; j’ai maudit ma galère, obligée de dissimuler mon Nokia préhistorique, au fond de mon sac en me demandant : à quand ma tablette ?

C’est la nouvelle mode dans nos églises. Pasteurs et fidèles ont troqué les bibles pour des Ipad… Avant on prêchait en brandissant la Bible. Dorénavant on prêche en brandissant la tablette ! Il paraît que c’est pratique sauf que dans le fond, le « m’as-tu vu ? » a clairement pris le dessus…Pure vanité.

Quand vint l’heure de l’adoration, je me mis à regarder dans un moment de distraction mes voisins qui sans aucune gêne, alternaient navigation internet et louanges adressées au Père !

Quelle inconscience ! Pensai-je. Aucun respect pour notre Dieu !

Le fait est que ce comportement je l’ai observé dans ma propre communauté.

Il ne se passe pas un dimanche sans qu’en pleine prédication la sonnerie fracassante des portables « chin’toc » comme on dit ici, ne se mette à retentir. Certains balancent des textos à leurs amis, tandis que le voisin de derrière qui a plus peur du pasteur que de Dieu, susurre au téléphone :

Heuu allô ?… Je suis à l’église hein… je prie on se parle après… Hein ? Je dis je suis à l’église ! D’accord ! Ok après…

Lorsqu’à la sortie du culte, tu lui demandes ce qu’il a retenu de la prédication, il te  répond :

– Je ne m’en souviens pas très bien ; mais ce qui est sûr, c’était fort ! Le culte était puissant ; l’homme de Dieu a prêché !

J’avais à peine fini de faire ma critiqueuse, que mon hypocrisie et ma mauvaise foi se révélèrent aussitôt. Je me suis surprise moi-même, pendant la prédication à tripoter mon téléphone, vérifiant mes notifications Facebook et mes mails !

Idiote ! Me suis-je dis ! Pharisienne ! Toujours à juger autrui ; bien fait pour ta grande gueule et ton esprit tordu.  

J’ai alors mesuré la portée, de l’addiction de la majorité aux téléphones portables et autres appareils électroniques. Il n’y a pas qu’au culte que ce comportement se révèle. Cette tendance à rester scotché à tous ces appareils nuit aux moments de qualité que nous passons avec nos familles et nos proches.

Derrière cette addiction aux dernières technologies se cache une réalité autrement plus inquiétante

Ce n’est pas tant l’effet de mode et le désir d’être « in » en affichant de façon ostentatoire, voire indécente, toute notre panoplie de l’« Homme moderne » complètement addict aux dernières sorties de la technologie qui est troublant, c’est le paradoxe de la situation qui laisse perplexe.

A l’église comme ailleurs, le fait est que ces nouveaux dieux, heuu… Pardon… ces nouveaux appareils, qui étaient censés favoriser la sociabilité et donner plus de profondeur au relationnel dans nos vies, nous laissent désespérément superficiels.

Il y en a tellement qui ont des milliers d’amis en mode virtuel, mais qui sont désespérément seuls dans la vraie vie. Combien passent des heures en ligne à entretenir ces « amitiés » quand ils ont à peine le temps pour les vraies personnes de leur quotidien.

Ma meilleure amie Titine me reproche de ne plus la regarder dans les yeux lorsque je lui parle… Si je balaie du revers de la main ses lamentations, je sais qu’elle a raison et que c’est injuste envers elle qui a toujours une oreille attentive à mes maux…

Point n’est question de remettre ici en cause l’utilité de la technologie. Seulement, aussi utile qu’elle puisse être, elle a le pouvoir de phagocyter votre vraie vie et devenir source de discorde.

Qui n’a jamais reçu de menaces et autres critiques pour ces « checks » réflexes ? En tout cas moi je fais l’objet de menaces quotidiennes ; on veut me « divorcer » hein… Bon…

Shalom !