babethlizy

Une toux qui ne révèle pas tout…

Crédit image: www.flickr.com par Bianca Grassi

Cette histoire est la principale raison pour laquelle je me suis mise à bloguer. Elle me touche particulièrement car relatant le vécu d’un ami… Que dis-je… d’un frère. J’aimerais la partager avec vous lecteurs.

Vu que le cœur connait ses propres chagrins et qu’un étranger ne saurait partager sa joie, je le laisse vous exposer lui-même sa cause.

« Je me souviens de ce 28 Mars 2012. Déjà dix huit mois, pourtant la nouvelle que me donna cet infirmier de l’hôpital militaire d’Agban dit HMA, me semble dater d’hier :

Monsieur, vos examens de crachats révèlent que vous avez la tuberculose.

La tuberculose ? Moi ? Mais où j’ai eu ça ? Et puis c’est quoi exactement la tuberculose ? Vais-je mourir ?

J’étais tellement effaré par cette nouvelle, que le mec viril ne pouvait que s’effacer pour laisser libre court à ma peine.

A l’instant où j’écris ces lignes, j’entends à nouveau dans mon esprit les voix de mon frère, ma mère, mes amis et ma fiancée me disant :

Orrrg la tuberculose c’est rien ça se guérit en six mois ! Tu vas voir toi-même. Tu vas reprendre ton boulot comme si de rien n’était mon cher.

Laissez-moi rire ! Après deux mois de traitement qui laissait un bon espoir de guérison, les symptômes jadis oubliés firent à nouveau leur apparition. Je m’en plaignais souvent, comme beaucoup d’autres malades d’ailleurs, mais toujours la même réponse :

Ne vous inquiétez pas mon ami, ça va ! Les examens sont normaux.

 Incompétence et négligence s’il vous plait !

Loin d’être rassuré, je me tourne vers le Programme National de la Lutte contre la Tuberculose (PNLT) afin d’y voir plus clair. Le verdict tombe! Coup de massue…

Tuberculose multi-résistante mon nouveau poison

Crédit: Wikimedia Commons

Cette fois je ne suis plus au HMA mais au Centre Hospitalier Universitaire (CHU), dans le bureau du docteur qui m’annonce la nouvelle suivante :

Monsieur, le cas dont vous souffrez est beaucoup plus grave ; Vous souffrez d’une Tuberculose multi-résistante (TB-MR). Le traitement normal n’a pas d’effet sur vous. Il faut des médicaments avec lesquels le microbe n’a jamais été en contact.

Mais en fait lesdits médicaments ne se fabriquent plus parce que trop toxiques. Ils font toutefois l’objet d’une commande spéciale par les Etats qui doivent normalement les prendre en charge. Le coût dudit traitement s’élève à 13 500 000 FCFA par malade. Les soins durent deux ans. 

La tuberculose est une maladie contagieuse qui se transmet par les crachats. Lorsque vous parlez, toussez ou même chantez à côté de quelqu’un sans protection vous pouvez le contaminer. Aussi, jusqu’à nouvel ordre, vous êtes interdit d’exercer quelque activité professionnelle.

La veille de cette annonce j’avais signé mon premier CDI. J’avais même été présenté au personnel comme le nouveau boss ; imaginez la suite… Je n’étais plus un « woody », un « garçon » ;  je me mis à pleurer comme une bonne femme.

Je me voyais déjà dans la tombe ! Pourquoi ? Parce que j’avais découvert qu’en Côte d’Ivoire, en plus de mépriser les malades, la santé publique est tout simplement foulée aux pieds.

Que fait concrètement l’Etat de Côte d’Ivoire et son ministère de la santé ?

Il m’a fallu faire face à cette maladie pour me rendre compte de la médiocrité de la politique de santé publique en Côte d’Ivoire.

A la question de savoir quand est ce que l’Etat nous ferait parvenir les médicaments pour mon traitement, le docteur m’apprend que nous sommes plus de 300 cas de multi-résistance. Mais l’Etat ne pourrait prendre en charge que 40 à 50 malades. Et le plus déconcertant, c’est que lui-même ignorait quand viendraient ces fameux médicaments, ni s’ils viendraient un jour d’ailleurs!

J’ai attendu ces médicaments pendant neuf mois ; certains malades avec qui je suis le traitement, ont patienté deux voire trois années. Les moins résistants d’entre nous ont fini par y laisser leur vie car les Bacilles de Koch (BK), microbes de la tuberculose n’ont pas de temps à perdre.

Jugez-en par vous-même. Si sur TROIS CENT (300) cas « déclarés » de résistance, L’Etat ne prend en charge que CINQUANTE (50) malades par année, à votre avis, combien de personnes les malades en attente, auront-ils le temps de contaminer ?

S’il faut attendre des années pour avoir un traitement comment protéger sa famille ? Ses amis ? Son entourage ? Car même avec toute votre bonne volonté, vous ne pourrez pas tout contrôler dans la mesure où, un incident est vite arrivé!

Certains malades ont dû se rendre au Burkina ou au Togo pour se faire soigner loin de leurs familles avec toutes les difficultés que cela implique. Qu’est ce que ces Etats ont de plus que la Côte d’Ivoire ? Pourquoi ne pouvons nous pas faire comme eux ?

Au jour où je vous fais part de mon histoire, je suis sous traitement. Mais je n’oublie pas toutes ces personnes qui jusqu’à ce jour sont sur une liste d’attente espérant que l’Etat, garant de l’accès à tous aux soins, au lieu de dépenser des sommes faramineuses pour illuminer la ville et organiser des feux d’artifices meurtriers, porte un regard favorable sur eux, afin de leur permettre d’accéder à ce précieux sésame qui leur accordera peut-être la guérison.

Ne vous y trompez pas ce fléau si subtile prend de l’ampleur

Crédit image: www.flickr.com

Demandez moi comment suis-je passé d’une simple toux à une tuberculose multi-résistante, je ne saurai vous répondre car moi-même je ne me l’explique pas.

De plus en en plus d’immunocompétents manifestent des cas de tuberculose multi-résistante (TB-MR) ; soit pour avoir été négligents dans la prise de leurs comprimés, soit pour s’être faits directement contaminés par une personne dont les microbes étaient résistants.

Ces simples toux et quinté de toux que nous négligeons, cachent parfois ce poison. Si vous me croisez dans la rue, vous n’imaginerez pas une seconde que je puisse souffrir d’un tel mal. Songez au nombre de personnes qui comme moi se retrouvent en ville, mais sans le traitement adéquat et faites votre propre dissection.

Le Ministère de la santé gagnerait à se pencher sur ce « ce fléau sans porte parole », avant qu’il ne devienne incontrôlable.

 Je rends ce témoignage à la mémoire de ma petite Charlène (19 ans), qui n’a pu achever ce combat. Tu as rendu les armes car ton corps ne pouvait supporter ce traitement venu trop tard.Tu t’en es allée avec ton rêve… Rest in peace!

Nous continuons la lutte, en espérant survivre à ce mal et remporter cette bataille pour te faire honneur ».

Cet article est juste une pensée pour ces oubliés…. Ces tuberculeux et autres malades emprisonnés dans un système sanitaire qui gagnerait à être réformé.

Shalom !


Qui pour nous reconcilier après Banny?

Crédit image: Wikimedia commons

Depuis quelques jours, notre réconciliateur national semble être tombé en disgrâce. Critiques, injures et remarques aussi âpres les unes que les autres sont malheureusement son partage.

Un quotidien dont je me garderai soigneusement de faire la publicité sur mon « bébé », a même cogité sur ce que pourrait apporter cet « eternel looser à la Côte d’Ivoire ».

Si si, nous parlons bien d’un ancien premier ministre et nous somme bien au sein du navire ivoire…Tout ceci parce que l’ex premier Ministre, qui à l’instar de Ségolène royal, maitrisait jusqu’ici la rareté de sa parole politique, pour dire des choses intelligentes quand le besoin s’en ferait sentir, a délié la langue.

Il a en effet jugé indispensable d’enfreindre l’obligation tacite de silence, que lui imposait sa fonction de Président de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR).

Selon ses dires, il était de son devoir de faire entendre sa sagesse, au milieu de la cacophonie régnant au PDCI-RDA, sa famille politique. Il ne pouvait rester silencieux, il se devait « d’agir dans ce tumulte pour défendre l’essentiel, la libre circulation de la parole, la parole responsable, la parole qui rassemble ».

Lui même l’a d’ailleurs souligné :

–  J’ai atteint l’âge où la parole publique se doit d’être sage et pondérée, courageuse aussi.

Il faut avouer que ces derniers temps, les questions d’âges au sein du parti, du « vieux jeune » et du « jeune vieux », ont animé les débats et fait l’objet de toutes sortes de vices, de manipulations et d’ingéniosités… bref.

Raccordez cette sortie médiatique à la révélation de ses ambitions politiques ; j’entends les présidentielles de 2015 et vous comprendrez qu’a moins d’un coup de théâtre, il ne saurait être reconduit à la tête de la CDVR si renouvellement il y a.

A la fin de son mandat, le bilan est clair : la CDVR n’est pas parvenue à réconcilier les ivoiriens. Cet échec pose de nombreuses interrogations en l’occurrence celle-ci  :

Le Premier Ministre Banny était-il réellement l’homme de la situation ?

A l’évidence, la « mission d`œuvrer en toute indépendance à la réconciliation et au renforcement de la cohésion sociale entre toutes les communautés vivant en Côte d`Ivoire », définie par l’article 5 de l’Ordonnance N° 2011 -167 DU 13 Juillet 2011 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la commission dialogue, vérité et réconciliation, n’était pas faite pour lui.

Ce dernier n’avait pas le charisme nécessaire pour influencer l’une ou l’autre des parties impliquées dans la crise que nous avons traversée. Encore moins le courage de taper du point sur la table quand cela s’imposait.

En outre, le fait qu’il soit militant actif du PDCI-RDA, suscitait un certain scepticisme et posait la problématique de son impartialité. Certaines gens que je ne saurais nommer affirment même que ce poste est « sa part du gâteau ». Vous-même vous savez que nous somme en Côte d’Ivoire chacun y vas de son opinion et de son interprétation des faits.

Tenant compte de l’hypothèse selon laquelle le Président de la république déciderait de reconduire le mandat de la CDVR…

Qui pourrait représenter cette institution indispensable à l’heure actuelle ?

 En vérité, je ne saurais vous le dire.

Ce que je peux par contre affirmer, c’est que la réconciliation vise à rétablir des relations amicales entre des personnes brouillées, à inspirer à l’autre, une opinion plus favorable de son prochain.

Pour se faire, nous devons rechercher un visage fédérateur, un visage nouveau. Une personne que nous n’avons point vu militer dans un parti, qui n’a pas fait de la guerre son « gombo ». En somme qui ne s’est point compromise dans la crise.

Une personne qui sera autonome et assez, courageuse pour dire clairement les choses non seulement au président de la république, aux ex rebelles et aux différents acteurs politiques qui constituent le nœud gordien de cette paix à laquelle nous aspirons tant.

 La vérité est là : une réconciliation se décline avec l’exigence de la justice. Par conséquent, lorsque la justice et la franchise seront au rendez-vous, nous pourrons aisément en parler.

Il est impossible de faire du juste avec de l’injuste. Nous sommes encore dans une atmosphère de violence, de règlement de compte et d’attaques en tous genre.

Vivre en Côte d’Ivoire présentement, n’est pas de tout repos, d’autant plus que, les périodes sombres sont sans cesse rappelées à notre souvenir.

Je pense moi qu’il y a eu trop de précipitation dans cette affaire. Nous devons prendre le temps de poser les bases, de faire les formations qui s’imposent, de rechercher la personne capable d’assumer une telle charge.

 La réconciliation nécessite un réconciliateur qui aime ce pays, qui aime les ivoiriens, et surtout qui place les intérêts de ceux-ci au dessus des siens.

Lorsque cette personne crédible nous appellera, nous répondrons tous présents.

Shalom !


Dans l’antre de la twitosphère ivoirienne…

Crédit image: Wikimedia commons

Récemment, j’ai décidé d’être une femme branchée ; c’est à dire faire plus ample connaissance avec l’univers de Twitter. Il se disait qu’être sur twitter ça fait class, et que c’est d’ailleurs indispensable pour une « femme 2013 ».

J’ai par conséquent dépoussiéré mon vieux compte twitter auquel je me connectais très rarement, pour découvrir ce qui se cache dans cet univers. En fait, j’ignorais que je me plongeais dans l’antre de la twitosphère ivoirienne pour m’y faire malmener et même agresser.

Dans mon zèle d’exploratrice 2.0, je me lance tel Christophe COLOMBE à la découverte de ce monde merveilleux qui me réservera un accueil des plus inattendu.

En effet en me connectant à twitter, j’ai fais deux découvertes plutôt déconcertantes.

LES POLITICIENS 2.0

Ma première surprise, fut de découvrir que nos autorités et hommes politiques étaient à « la page » et surtout accessibles!

Eh oui ! Aujourd’hui, croiser un « en haut dé en haut, un Koutrou » comme on dit chez nous ; un gars du @gouvci est très facile.

Si les gardes de corps trop zélés et prêts à abuser outre mesure du petit pouvoir que leur confère leur position de « gros bras », constituent pour toi un obstacle, vas créer un compte Twitter, dis bonjour au Ministre, il te répondra. Et vous causerez comme des amis de longue date. Quoique…

Au départ, enchantée par cette heureuse découverte, j’ai vite déchanté. Car certaines autorités de ce pays en l’occurrence des Ministres, des chefs de partis politiques et j’en passe, disent tout et n’importe quoi sur twitter. Allant de la propagande aux tweets injurieux voir fielleux.

Ils justifient de tels comportements par le fait que leurs tweets n’engageraient qu’eux. Foutaises, dis-je. Dès l’instant ou un individu décide d’assumer des responsabilités gouvernementales, ou aspire aux plus hautes fonctions de l’Etat, il devient une figure représentative de l’Etat de Côte d’Ivoire. De ce fait, ses tweets – qui soulignons le tombent dans le domaine public – ne sauraient engager que lui. Sérieusement, faire de l’intoxication dans un pays qui cherche encore aujourd’hui à se réconcilier avec lui-même, se disputer sur twitter avec des internautes répond à quel but ?

Le « navire ivoire » vaut mieux que ça !

Et tenez vous bien, ce n’est pas le pire.

LES TWITOS FANATIQUES

La twitosphère ivoirienne, renferme en son sein, une catégorie particulière de twittos, Incapable d’analyser objectivement l’actualité, de développer un argumentaire convaincant.

Mais surtout les propos haineux en disent long sur la rancœur, la frustration, de ceux qui jadis étaient aux commandes et sur l’esprit revanchard qui anime les parias d’hier, aujourd’hui devenus « quelqu’un » en Côte d’Ivoire.

Les plus dangereux, sont ces fanatiques qui se sont érigés en justiciers virtuels et qui se comportent comme une vraie mafia. Ils manient avec une rare habileté l’arme des faibles qu’est l’injure. Ces petites sectes créées autour des personnalités desservent leurs causes plus qu’autre chose…

J’ai eu le malheur récemment de m’indigner contre ce tweet qui à mon sens était franchement indigne du Service de Communication d’une institution aussi noble que celle du Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire:

Comme ma bouche ne se ferme pas, j’ai twitté ça :

Je vous ferai l’économie des injures et des menaces que j’ai reçues. Il parait qu’on appelle ça des « tweets clash » ; eh bien allez vous faire f**tre avec ces clashs car je ne sais pas me battre, mais plutôt débattre.

C’est vraiment scandaleux de voir que des lâches qui broutent dans la poche de certaines autorités de ce pays, se permettent sous le sceau de l’anonymat d’outrager sans le moindre scrupule tous ceux qui émettent un avis contraire au leur. C’est triste pour notre belle patrie.

Toute personne publique est critiquable ; car les ivoiriens ne jugeront point le mandat d’une opposition quasi inexistante ; mais plutôt celui du pouvoir en place.

Nous ne sommes pas obligés d’avoir la même opinion mais nous avons le devoir et la responsabilité de nous respecter, car personne ne détient le monopole de l’injure.

 Le lendemain, très en colère, de m’être faite insultée pour un retweet je tweet ceci :

  Ces trois tweets résument le fond de ma pensée sur cette question. Tweeter c’est cool mais veillons à le faire sainement.

EN TOUTE CHOSE L’EXCES NUIT SOUVENONS-NOUS-EN !

Il est indéniable que twitter est un excellent moyen de communication. Il offre l’opportunité à nos leaders d’opinions, nos autorités, de se rapprocher des administrés et des électeurs que nous sommes.

De toutes façons derrière l’eau, ça tweet fort pourquoi pas nous ? Hein ? D’Obama à François Hollande tous ont des comptes twitter mais l’usage qu’ils en font marque toute la différence !

Le nègre est maître dans l’art de l’exagération. De grâce sachons tricher.

Oui, pour un usage responsable de Twitter. Non pour tous ces abus !

Quant AUX chers twittos, JE n’ai nullement l’intention de fermer ma gu**le, vous en déplaise.

Shalom !