
J’avais oublié de vous conter mon aventure au pays de la Teranga à l’occasion des assises de l’Union de la presse francophone à Dakar. Ou du moins, l’avais-je enfoui bien loin dans mon esprit, comme à mon habitude lorsque je n’ai nullement envie d’évoquer mes histoires embarrassantes.
Mais la lecture récente du billet de Manon m’a rappelé cet incident…
Comme d’habitude dans ce genre de conférences, il y a ceux qui se concentrent sur le séminaire et ceux qui recherchent en plus des ateliers et autres tables rondes, le plaisir de la chair. D’autant plus que dans ces rencontres, où s’entremêlent le brassage des peuples, des couleurs et des intelligences aussi, il y a également le panachage de la plastique. Minces, tailles mannequins, courts, grands, ventrus, yeux revolvers, bref ! Il y en a pour toutes les esculences. Alors ça drague fort.
Round 1 : Séduction sénégalo-congolaise
Je rêvais d’un séjour riche en émotions ? Eh bien les gars j’ai été bien servie. A peine mes pieds foulèrent-ils le sol sénégalais, que j’avais à ma disposition deux gentlemen. Un Sénégalais, lancé dans une drague ouverte et assumée dont j’ai assez rapidement calmé les ardeurs (la polygamie ce n’est pas mon truc) et un sexagénaire congolais, beaucoup plus difficile à brider, qui après avoir porté ma valise, m’avoir enregistrée à la réception de l’hôtel et accompagnée devant ma chambre a sorti non sans un regard de latin lover la phrase qui tue !
– Je suis amoureux ! Euye ! Attaque de front ! Pourquoi les gens ne respectent pas l’amour même ? Ça fait deux secondes que tu m’as vue et tu m’aimes déjà ?
– Je vais t’emmener chez moi à Brazza…
Vous savez, moi j’ai une affection particulière pour les Congolais. Ils sont propres, beaux avec un teint basané et des lèvres pulpeuses. Le Congo, c’est le Ndomolo, c’est l’Atalaku c’est la rumba quoi… Les Congolais ont la bouche sucrée, ils savent séduire la femme… Bref ! Ce sont des « loveurs ». Vous-même vous savez que « les hommes ont de grands yeux et les femmes de grandes oreilles ». Ce qu’on nous murmure à l’oreille ne reste pas sans effet… Ce n’est pas moi qui l’ai dit. Les Congolais savent user de la langue de Molière et du lingala aussi… Rien que pour ça ; je l’ai repoussé avec politesse en l’appelant « tonton » durant toutes les assises. Ça l’a fait ch*er, mais il a fini par comprendre.
Round 2 : Drague française sur fond de harcèlement
J’avais à peine contenu les ardeurs de mon Brazzavillois qui persistait dans son rôle d’amoureux transi, qu’un « pointeur » (pour parler des dragueurs en Côte d’Ivoire) d’un tout autre genre se révèle à moi.
De retour de la résidence de l’ambassadeur de France, qui au passage, en a courroucé plus d’un dans son discours, je m’étais laissée choir dans le siège du car qui nous ramenait à l’hôtel. Lasse et impatiente de rejoindre ma chambre, je rêvais de bain chaud et d’une bonne nuit de sommeil, lorsqu’un homme blanc, d’une petite taille et d’un âge avancé, s’approche de moi et me demande poliment :
-Je peux m’asseoir ?
-Oui bien sûr… ai-je répondu (est-ce que, car là c’est pour moi ?)
L’homme prend place à mes côtés. Quant à moi, je profite du trajet pour admirer le paysage, lorsque je sens sur ma cuisse gauche une caresse grassement offerte du revers de la main… Intérieurement je me dis « Non. Ça ne peut pas être ce vieux qui fait ça… » Quand ce dernier impavide me demande :
– Ça va ? C’est bon ? Ça t’excite ? Heum ??? Il a fumé un joint ou quoi ? Il vient vraiment de me poser cette question ? Quoi ? C’est comme ça qu’on drague en France ? On caresse sans gêne les cuisses des demoiselles en leur demandant si elles sont excitées ?
Je ne sais pas si l’ambiance feutrée et la lumière tamisée du bus, étaient à la hauteur érotique des attentes lubriques de cet homme, dont le cerveau de vieux pervers, imaginait surement nos corps, s’entremêlant dans toutes les positions du kamasutra. J’étais pétrifiée sur mon siège incapable de réagir. Les mots refusaient de parvenir à mes lèvres. En vérité, c’était la première fois qu’un inconnu se permettait une telle indélicatesse envers moi… De surcroît un petit vieux… Je vais commencer à me poser des questions sur mon sex appeal ! Ayi ?? Wallaye j’attire les vieux comme des abeilles ou bien c’est un signal ?
Et moi, avec un air hébété et un sourire constipé vicié sur mes lèvres, je lui réponds :
– Non ça ne m’excite pas. Une voix intérieure me hurle dessus « Tu ne peux pas le gifler ? »
L’homme engage la causerie, me raconte sa vie, me parle de ses enfants, des différents postes occupés au cours de sa carrière, etc. Qu’est-ce que j’en ai à foutre moi ? Puis se remet à me caresser la cuisse toujours avec la même question et pire encore :
–T’es sûre que ça t’excite pas ? Je suis déjà chaud là, j’ai très envie, ah dans le pantalon c’est debout là… Tu veux pas t’es sûre ?
Et moi, telle une godiche, arborant toujours cet air stupide et ce sourire idiot, je lui donne toujours la même réponse : « Non merci » et cette voix intérieure qui se fait encore plus insistante, plus oppressante : « Mais qu’est-ce qui va pas dans ta tête ? Tu vas écouter ce vieux pervers te débiter ces insanités sans broncher durant tout le trajet ? » Et c’est ce qu’il a fait !
Coup de grâce
Lorsque notre bus pénètre enfin l’allée de l’hôtel, je pousse un « ouf !» de soulagement, puis m’empresse dans la file de descente. Et juste derrière moi (ce n’est pas une plaisanterie), je sens sa virilité, chatouillant et importunant mon fessier. Son corps pressant le mien ne laissait aucun doute quant au désir qui l’étreignait et l’embrasait. Excité, oui, il l’était ! Apparemment résolu à se nicher ce soir dans le terrier douillet de mon entrecuisse… Vieux dégoûtant, qui, le sexe contre mes fesses me susurre dans un souffle à l’oreille :
– En plus je suis là la bonne hauteur là… Safroulaye !!! Il est sérieusement sérieux ?
Mon sang n’a fait qu’un tour ! Je me retourne empoigne dans ma paume pénis en érection, testicules enfin… Tout ce que ma main trouve dans l’entrejambe du Toubabou. Je lui presse violemment tout ce qu’il a entre les cuisses et m’écrie :
– Quoi ? C’est ce que vous voulez ? Enc**er une négresse, une pute noire ? Tu te crois dans des préliminaires de film porno?
Silence dans le car, regards effarés, rictus en coin, murmures d’indignation. L’homme suant à grosses gouttes me dévisage. L’air confus, honteux, me suppliant du regard de mettre fin à son supplice puisque mes mains tiennent solidement ses bijoux de famille, afin de lui offrir une émasculation gratuite quand… Stop ! Attendez un instant!
On rembobine… En fait ça c’est dans ma tête…
J’ai fermé ma gueule ; je suis descendue du car sans un mot, m’engouffrant précipitamment dans le hall de l’hôtel, comme si les pensées perverses de ce vieux dégoûtant étaient ma faute. Pfff !!!
« Espèce de lâche ! » Me suis-je dit, une fois dans ma chambre. Toi qui habituellement joue les grandes gueules… Finalement il t’a bien enc*lé le vieux…
J’ai encore mal au cœur rien qu’en me remémorant la scène… Allez, Shalom…
PS : Mes mots sont à la limite de la vulgarité, comme était la scène ce jour-là… Esprits sensibles, give me a break!
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