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Stage à l’ivoirienne: une formation domestique

Stagiaire débordée, surexploitée
Stagiaire débordée, surexploitée (par Marine Fargetton)

Il est des stages desquels vous ressortez complètement brisés, détruits, anéantis. Je dirai même totalement abrutis. Certains stagiaires au QI peu enviable, à l’intelligence douteuse, se révèlent plus benêts qu’avant. Réalité paradoxale !

Si avant le stage, vous étiez un tant soit peu sagaces, vous êtes prémunis ! Vous en ressortirez certes frustrés et abêtis, mais grâces soient rendues à Dieu, recouvrer votre sagacité, devrait s’avérer chose aisée…en principe.

Je relatais deux semaines plus tôt, les péripéties jalonnant le parcours du stagiaire ivoirien. Bus, taxi communaux etc.

Il brave hardiment ces obstacles, espérant parfaire une formation, parfois compromise ab initio, du fait de la médiocrité et de l’inadéquation des enseignements reçus (si bien sûr enseignement il y a eu !).

Désillusion : jour J-1

A son premier jour en entreprise, le stagiaire arbore un large sourire, dissimulant son arrogance, son angoisse et les aspects les plus retors de son caractère, sous une pseudo sociabilité et une fausse modestie.

Il joue les gentils toutous, démontrant à l’envi, que le : « Ayant un très profond désir de réussir mon insertion professionnelle, je sais m’adapter et ai le sens des responsabilités, de l’organisation et de la rigueur », contenu dans sa lettre de motivation, n’était ni du bluff, ni un leurre.

Il fera montre d’une disponibilité qui frise le harcèlement auprès de ses supérieurs, en quémandant presque, du travail.

Ceux-ci, en parfaits hypocrites, sourire narquois aux lèvres, acquiesceront, en maugréant entre eux:

– Ils font comme s’ils sont polis et aiment travailler. Quand on va les envoyer, ils vont commencer à serrer visage. Attends ! Tu vas nous sentir dans ton corps…

Une vie de larbin

Marine Fargetton/ Image Profil mondoblog
Marine Fargetton/ Image Profil mondoblog

Le cursus du stagiaire en entreprise est un grand classique. Il l’amorcera par une agaçante carrière d’archiviste-coursier. Il sera désormais responsable de tous les documents, y compris ceux dont il ignorait l’existence et qui lui seront exigés, non sans la menace de voir son stage s’écourter.

Puis, s’en suivra une initiation intensive à l’art de la photocopie ! Je ne sais pas si la photocopie fait l’objet d’un cours de spécialisation dans toutes nos institutions académiques, mais, en tout cas, une chose est sûre, la majorité des stagiaires ont la maitrise des photocopieuses les plus complexes.

A ce stade, il n’a pas encore touché le fond. Le déclin survient lorsque des impudents à l’autorité démesurée, notoirement habitués à être servis, confondent le statut de stagiaire à celui de domestique.

J’en ai fait les frais. Jonglant entre les courses, les photocopies et l’obligation de veiller à ce que la secrétaire ait son déjeuner en temps et en heure !

Ma vie de boniche a atteint son paroxysme, lorsqu’elle a osé un jour, interrompre mon travail (Oui ! il arrive quelques fois que le stagiaire travaille effectivement), pour aller lui faire cirer ses chaussures ! Je croyais rêver ! (Elle m’a maltraitée hein… Je l’attends au tournant ! Non mais…. !!!! Yako quoi !!!).

Ebaudie, j’avais envie d’accompagner d’une paire de gifle, ce coup de g**le de Marnie :

Marnie en avait marre comme moi! (par Marine Fargetton)
Marnie en avait marre comme moi! (par Marine Fargetton)

Mais il n y a pas eu d’arrachage d’œil ! Je me suis exécutée ! Si c’est cela le stage à l’ivoirienne… Franchement ! Non mais yako* quoi! Yako Stagiaire!

J’ai laissé trainer mes oreilles du côté de Lomé. Chez ce Togolais de nationalité ! Vous savez, ce blogueur résidant à  Cacavelli, qui ne respecte que les règles qu’il se fixe ! Il semble bien que les stagiaires soient liés par une communauté de destin sous tous les cieux…Il nous livre le bruit de son silence…

Tout ça pour ça ?

Aphtal Cissé (Photos profil Facebook)
Aphtal Cissé (Photos profil Facebook)

Je me délectais d’une épaisse bouillie de mil au bord de la route, lorsque j’ai reçu le coup de fil du service DRH de la plus grosse société de télécom du Togo. On vient de m’accorder un stage ; au lieu du Département Juridique comme je l’avais demandé, on m’affecterait au Département Moyens et Logistiques, car « on y manque de personnes, et celui qui y est, est en fin de contrat » !

Seigneur, il y a-t-il une nouvelle meilleure que celle là ?

Présentation par la secrétaire au Directeur du Département, à ma supérieure hiérarchique (ouais j’ai toujours eu la veine de bosser sous de charmantes dames), au personnel du Département (le seul contractuel en partance), et me voilà, dès mon premier jour, à arpenter les couloirs de cet imposant édifice de 9 étages, les bras chargés de dossiers dont j’ignore tout.

Je n’ai eu que très peu de temps pour m’adapter et apprendre mon travail. Le contractuel s’en est allé (aigri par le non reconduit de son contrat), et ma supérieure n’attendait que des résultats ; rien à foutre je pouvais ou savait faire quoi que ce soit.

Le Département Moyen et Logistique/Service Achat et Approvisionnement, est certainement l’un des départements où il y a le plus de travail à abattre; j’étais donc débordé!

Je prenais toujours mon service, une demi-heure avant 7h, pour rentrer parfois après 19h. Comme j’avais la clé du bureau, je m’y rendais quelques fois les samedis, pour boucler certains dossiers avant lundi.

Tout cela pourquoi ? Bah, d’abord, il y avait énormément de travail à rendre, mais aussi et surtout, je pourrai être pris, on ne sait jamais ; il n’y avait aucun salarié dans mon département, et je me débrouillais plutôt bien, alors qui sait ?

Ma supérieure d’ailleurs semblait m’apprécier : je conduisais parfois sa voiture ; j’allais même jusqu’à chercher son rejeton à la sortie des cours. J’aurais dû être pris ; je faisais tout pour ! Je me suis endetté pour renouveler ma garde robe. Nouvelles chemises, cravates, chaussettes, vestes, parfum… bref, il fallait être irréprochable quoi. Et jusque là on ne me reprochait rien.

J’étais tellement dévoué, (avec l’aide de mon ami et Co-stagiaire Edem), que ma supérieure a failli me refuser d’assister aux obsèques de mon grand-père au village, à la mort de ce dernier (Snif, vieux Gustave, repose en paix ! Fier d’avoir porté ton cercueil, à défaut de t’offrir le poste radio que tu m’as demandé ! Snif). Hein ? Vous vous rendez compte ?

Bref, nous étions tous confiants que les postes à pourvoir nous reviendraient d’office. Mais le rêve était trop beau pour être vrai. « Aphtal, toi aussi ! Tu ne trouves pas que c’est un peu trop facile ? », Se moquera un ami de la fac.

Le dernier jour de notre stage, la secrétaire nous introduit dans le bureau du Directeur du Département, qui nous dit peu près ceci :

« Les enfants, je ne vous ai pas personnellement suivis, mais vous avez fait du bon boulot. En tout cas, j’ai senti que les choses ont bougé ! C’est bien. Gardez cette énergie, ok ? Les portes du Département vous seront toujours ouvertes. Revenez quand vous voulez ; n’hésitez pas à venir aider, si vous vous ennuyez à la maison ; vous-même vous voyez comment il y a du boulot non ? Continuez par chercher ; déposez les demandes, ça va finir par payer d’accord ? Merci beaucoup et bonne chance. »

Je suis sortit du bureau du Directeur avec un léger vertige. Mais le comble de l’ironie, c’est qu’en regagnant mon bureau, un jeune homme était assis sur une chaise, lisant des trucs posés sur une table !

« Bonjour, vous désirez     ?

– Ah bonjour ! Je suis stagiaire ; je viens de recevoir ma note de service, je commence ce matin… »

J’ai juste souri, et j’ai dépassé le nouvel imbécile de l’administration togolaise, pour aller signer ma demande d’attestation au DRH.

Ma supérieure n’était même pas là pour pour rédiger une petite note élogieuse, adressée  à ses supérieurs. Chiche ! Je suis sorti avec le sentiment du devoir accompli ; et depuis je n’en cherche même plus ces stages non rémunérés et ingrats.

Comme l’a parfaitement résumé mon lecteur tant aimé : « Un stagiaire sait bien qu’il n’y aura pas d’embauche, mais il préfère rester optimiste. Il se dit qu’il y a peut-être une chance de rester, même si c’est de l’ordre de 0,01% ! Il s’accroche à cette lueur d’espoir, attendant que son patron, cet homme ou cette femme qui se trompe avec autorité, lui annonce les mots magiques.

Bon courage et pensée spéciale à tous les stagiaires de 1,2 voir 3 ans d’expertise …. ».

Nous avons dit !

Yako: Expression ivoirienne qui exprime la compassion


Joyeux anniversaire à moi!

Quelle histoire ! Quelle journée ! Non mais yako quoi ! A 15h40 minutes précises j’aurai 30ans ! Seigneur… Pourquoi si tôt ? Un ami à qui j’exposais mon angoisse à l’idée d’approcher la trentaine me fit cette réflexion blagueuse : « Ne t’inquiète pas ! Bientôt, tu t’en éloigneras de plus en plus ». J’ai ri jaune hein… C’est fou comme le temps passe vite. La vie est trop courte et je me fais vieille. Fort heureusement, je ne suis pas un cas désespéré. D’après la géographie de la femme, à cet âge, je suis comme la France. Fière de moi, je me prends pour le nombril du Pape, car plusieurs voudraient visiter ou venir chercher fortune. Tant que je n’ai pas atteint la phase « Russie » (41 et 45 ans), « étendue, aux limites incontrôlées. Mais le climat froid décourage les visiteurs », ça me va !

Ces trente années m’ont apporté de belles choses. Le blogging en fait partie. L’accession à cette plateforme, a une saveur particulière. J’ai donc décidé de publier mon tout premier billet, écrit à l’occasion du concours Mondoblog.

Je ne l’ai pas fait plus tôt, parce que le sujet n’est pas vraiment d’actualité. Mais c’est mon anniversaire aujourd’hui. Je peux me le permettre. J’y tiens, c’est en quelque sorte mon visa …

Je suis en carême, foutez moi la paix !

Comme vous le savez, j’adore le « kpekpessage », les « gossip », les bruits de couloirs.

J’en conviens avec vous. La vie de commérages n’est pas saine. Je me soigne. Ce n’est pas facile ; mais soyez-en sûrs, ma guérison germera certainement sous peu. Je ne serai plus une peste colporteuse de ragots ! Enfin… Je crois.

D’ici là, permettez-moi de vous raconter cette petite indiscrétion qui m’a arraché un sourire, et…Un soupir.

Le Ramadan avait débuté depuis une semaine environ. j’étais sortie me faire un transfert d’unités chez le boutiquier du coin, qui au passage depuis quelques jours, était d’une irritabilité aussi intrigante qu’agaçante. En retournant chez moi la tête chargée de mille et une questions, sur les raisons qui pourraient justifier la mauvaise humeur de ce satané Diallo*, habituellement si courtois, la conversation entre deux hommes, captée par mes grandes oreilles de kpakpato (rapporteuse), va répondre à ma préoccupation.

J’écoute comme à mon habitude avec un grand intérêt, le monsieur cracher sa frustration de mâle dominant, scandalisé, de s’être fait rabrouer, par une petite secrétaire de rien du tout, animée d’une agressivité qui selon ses dires ne se justifierait que par le carême.

En y pensant, il n’avait peut être pas tort, hein ?

Le ramadan : période de toutes les frustrations…

En effet, le mois de jeûne, période de toutes les saintetés et de toutes les privations surtout, est particulièrement stressant pour nous les « mangeurs internationaux ». Que l’on soit au marché, dans les transports, dans les administrations ou même dans la rue, chacun en prend pour son grade.

A Abidjan, que nous appelons affectueusement « la perles des odeurs lagunes » lorsque tu te rends au marché pendant le Ramadan, ne pose jamais plus de deux questions à la vendeuse. Tu t’exposerais à un long : « tchrouuuuu » suivi de paroles acerbes dites dans un français très « ivoirisé » :

          – Ma chérie : quitte devant ma table les clients vont me voir ; si tu ne veux pas acheter là, faut partir ! 

Hum ! Sans commentaire…

De plus, il est recommandé dans cette sainte période, de se balader avec une combinaison. Car à tout moment, vous pouvez recevoir ce crachat visqueux emmagasiné dans la bouche d’une fervente musulmane, dont les glandes salivaires peu habituées à ne rien humidifier sur une si longue période, font de la surproduction !

Après  avoir gâché votre journée, elle vous lancera, au mieux, avec la plus totale désinvolture un « pardon madame »! Au pire, c’est vous qui aurez à vous expliquer sur la raison de votre présence sur le trajet de son saint crachat.

Je ne vous parlerai même pas du chauffeur de taxi, qui n’hésite pas à vous gueuler dessus, parce que vous lui faites gentiment remarquer, que le fait qu’il soit l’heure de rompre le jeûne, ne justifie en rien qu’il mette votre vie en danger par sa conduite digne d’un Paris-Dakar.

Jeûne là, c’est forcé ?

Je ne sais, si de tels agissements sont imputables à la faim! Mais en toute honnêteté, c’est à se demander si ce jeûne s’effectue sous la contrainte ou s’il est vraiment l’expression volontaire et joyeuse d’une foi profonde.

Je ne suis pas musulmane.  Je n’ai rien contre les musulmans. Ce billet n’a pas non plus pour objet de dénigrer qui que ce soit. D’ailleurs, Dieu me garde d’avoir de telles pensées et un tel comportement. Toutefois, certaines vérités doivent être dites.

 J’espère ne plus être exposée à ces situations inconfortables car l’objectif visé par le Ramadan, est si je ne m’abuse, la piété et la sobriété. Ceci implique le respect, la douceur la tempérance et l’amour.

J’ai découvert dans mes lectures cette phrase du prophète : « Le jeûne est un bouclier contre le feu de l’enfer ».

Veillons donc à ce que notre attitude durant cette période sacrée du Ramadan, ne nous attire pas les foudres de l’enfer !

Sur ce, as-salām ʻaláykum !

PS : Pour ceux qui me connaissent, ne vous étonnez pas de me voir avec les cheveux courts et crépus je suis en mode natural and Happy (Nappy).

Je fais ma crise de la trentaine je crois… Bises !

Diallo: Surnom que nous donnons à nos chers boutiquiers


Stage à l’ivoirienne: récit d’un parcours

Crédit image: wikimedia commons

J’ai toujours eu un dream. Non à la Martin Luther King, mais à la Babeth Lizy. Mon cursus scolaire et mes projets d’études ont toujours tourné autour de la réalisation de ce rêve. Les six années, (voire dix) de stage, que m’imposent l’accession à cette profession à laquelle j’aspire tant, n’ont point, loin s’en faut, entamé ma motivation.Les ourdissages des « dignitaires » de la corporation, qui dans la crainte de voir s’accroître leur nombre, œuvrent à rendre de plus en plus rocailleux, le chemin menant à la nomination à cette noble fonction n’ont pas eu raison de ma détermination. Lorsqu’à l’issue d’une quête obstinée et persévérante j’eus l’opportunité de faire mon premier stage, j’étais toute retournée et excitée.

– Enfin ! M’écriai-je intérieurement. Je pourrai me lever tous les matins, chausser mes escarpins made in China, comme ces pipelettes BCBG, au regard altier de mon quartier, pour moi aussi me rendre au boulot.

Hey ! Elles sont peut être bon chic bon genre, mais moi, en plus d’être intelligente je suis beau cul belle gueule. Pardon? Imbue de ma personne ? Laissez moi faire mon atalaku* ! Qui va se négliger ?

Les premiers émois de la stagiaire passés, vint l’angoisse du trajet quotidien pour me rendre au boulot.

Lorsque vous êtes un fonctionnaire moyen, sous payé, ou un eternel stagiaire surexploité comme moi, vous n’avez pas de véhicule. Le trajet vous menant au bureau, surtout pendant l’année scolaire, synonyme d’embouteillages, constitue un réel périple.

Vous finissez par regretter vos soupirs incessants, après la reprise des cours. Car le vacarme de certains écoliers malappris, qui n’ont pas compris qu’une cité résidentielle impose un minimum de savoir vivre, parait insignifiant au regard des accrocs que vous feront subir les bouchons.

D’autant plus, que la dragonne cracheuse de feu, qui vous sert de boss, se fiche des péripéties jalonnant votre itinéraire. Le respect des horaires est par conséquent la garantie du maigre salaire, pour lequel les vautours au flair aiguisé qui vous entourent, lorgnent le calendrier, attendant impatiemment la fin du mois pour vous exposer leurs infortunes.

Inutile par ailleurs, d’espérer vous abriter sous le « parapluie atomique » de la secrétaire. Dans la ferme intention d’affirmer son statut de « boss bis », elle n’hésitera guère à vous dénoncer. Il faut bien mériter les prébendes que lui donne sa chef…

Son Message subliminal ?

– Ici, après la patronne c’est MOI qui commande. Ça ne changera pas ! Toi tu n’es qu’une stagiaire, tu viens d’arriver ; tes diplômes là, on s’en fout !

Te voilà prévenu stagiaire ! Obligation de ponctualité ! Une stratégie s’impose…

Le recours à un ami véhiculé et généreux

Le meilleur moyen d’arriver sereinement au service, est de te faire un ami véhiculé. Attention, un pote qui a une voiture neuve de préférence. Tu ne peux pas te permettre de monter dans une vieille caisse pourrie, familière des panes à répétition.

Tu seras naturellement soumis aux horaires de ton bienfaiteur.

– Tu finis à 16h ? Hé bien lui compte rentrer à 20h. Tu n’es pas content ? Beh casse toi pauvre c**, oups ! Je me suis prise pour l’autre ! (Soit dit en passant, c’est lui qui aura fini par se casser… Et depuis…Bref ! Passons !)

Rien ne t’oblige à l’attendre ! Ah si… suis mon regard.

Tu uses et abuses de son siège, faisant fi des remarques acerbes, des rictus à tes blagues auxquels il riait jadis à gorge déployée. Il te dit subtilement, qu’il en à marre de subir ton encombrante présence et ta conversation désormais rébarbative. Mais rien y fait. Tu restes sourd à ses signaux pourtant criards.

Pire, tu te mues en sorcier. Distillant tel un venin mortel, tes ondes négatives. Les paroles incantatoires, visant à contrarier tout projet de voyage, ou de mission, exprimées par ton âme, l’attestent. Car s’il voyage, qui va te déposer au boulot gratuitement ? Hein ! Son absence pèserait lourd sur ta bourse et t’imposerait des séances régulières de jeûne et prière. Sorry ! Impossible !

Si malgré tout, ton pote t’envoie bouler, tu as une deuxième option :

Les transports en communs

Les plus économiques, sont les bus de notre chère Société de Transport Abidjanais (Sotra) qui protège jalousement son monopole en neutralisant toute forme de concurrence. Certaines mauvaises langues, la définissent comme la Société Organisée pour Tracasser les Abidjanais (les ingrats).

Pendant mes périodes de vaches maigres, je suis tentée d’en emprunter les bus. Mais le souvenir de mon visage collé à la vitre, étouffée par une foule entassée et pratiquement empaquetée telle des sardines en conserve, me fait hésiter…

Je n’y renonce pas pour autant. Mes ressources m’imposent un calcul mathématique des avantages liés à cette probabilité. Je cogite une seconde fois, mais la réminiscence de ces élèves allergiques à la douche essuyant la sueur dégoulinant de leurs visages sur mon corsage, a tôt fait de me décourager.

En outre, l’arrestation musclée dont je fis l’objet, en plein midi sur le Boulevard Lattrille par les contrôleurs, pour fraude, demeure toujours aussi traumatisante (ne cherchez pas à comprendre,  j’ai même été embarquée dans leur cargo… ). Non merci !

J’opte pour les taxis communaux, dits « Wôrôwôrô ». C’est la saison des vaches grasses pour ces aigrefins, maîtres dans l’art de la gredinerie. Ils n’hésitent pas à doubler sans aucun état d’âme le coût du transport. Les passagers n’ont d’autre choix que de se plier à cette escroquerie.

Que peuvent-ils faire ? Protester ? Ils n’en ont cure ! Injurier ? Cela ne résout rien. Porter plainte ? Auprès de qui ?

La solution est d’acheter ma voiture. Malheureusement, ce n’est pas pour demain. Je dois encore patienter. C’est décidé j’emprunte un taxi !

J’arrive sur mon lieu de stage pour faire la boniche ma formation…

Affaire à suivre…

Shalom !

*Atalaku : Chanter les louanges