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Les germes de la mort – Brah la villageoise

L’amoureux des histoires sombres et tragiques qui souhaite renouer avec les livres ou se mettre à la lecture devrait lire « Les germes de la mort – Brah la villageoise » de Régina YAOU, écrivaine originaire de Jacqueville en Côte d’Ivoire, révélée en 1977 par le concours littéraire organisé par les Nouvelles Editions Africaines (NEA), pour découvrir des jeunes talents. Elle est à l’origine de plusieurs romans à succès dont « Les germes de la mort » paru en 4 tomes.

Ce premier tome des germes de la mort paru aux édition NEI CEDA, raconte l’histoire de Brah, jeune illettrée vivant au village, donnée en mariage à Nimba, homme quelconque, rustre et jaloux, qui pourtant plaît beaucoup aux femmes. Justement son père et son oncle qui ne supportent plus sa vie de Casanova exigent qu’il se marie enfin. C’est décidé ! Ce sera Brah. Et peu importe qu’il l’aime ou pas  « Chez nous les Africains, on ne se marie pas parce que l’on s’aime mais c’est parce que l’on est marié que l’on s’aime » ! En plus, Brah est vierge et bien éduquée. Mais sait-on réellement qui est cet homme, ce Nimba ? Autour de lui, plane une aura malsaine. Il se susurre par ci, par là, que Nimba porte en lui les germes de la mort ! Non pas sa mort à lui mais celle d’autrui.

Don Juan ou Catin ?

Régina YAOU à travers l’histoire de Nimba et Brah, aborde avec un réalisme saisissant la condition des femmes dans la société africaine. Et même si l’ouvrage est paru en 1998, cela ne change rien à ces réalités persistantes, ces clichés qui font de l’homme qui courtise mille femmes un Don Juan, hissé au rang de héros et de la femme qui en fait de même une catin, une putain, une dévergondée. Une femme qui trompe son mari… Quelle horreur !

Mais qu’en est-il de tromper un homme infidèle et rustre qui n’a que peu d’égard pour son épouse dévouée ? Céder à ces désirs interdits qui vous agrippent violemment sans vous laisser une échappatoire ? Mille et une questions dans la tête de cette jeune femme à peine éclose, parachutée dans la cour des adultes et donnée trop tôt en mariage.

En parcourant cet ouvrage, 20 ans après sa parution, une vérité transparait : « notre société n’aime pas ceux qui font figure d’outsider. Ceux qui n’entrent pas dans les rangs bien droit où la société leur a réservé une place numérotée ». L’on constate aussi que la question du rôle de la femme dans le foyer – qui pour certains devrait être encore de nos jours, de perpétuer la lignée des époux et s’occuper de la famille, tout ceci dans la soumission et le respect – est plus que jamais d’actualité.

Ouvrage vivement recommandé !


16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre : les médias et activistes ivoiriens sont-ils au Rendez-vous ?

Les violences à l’égard des femmes et des enfants sont à l’occasion de la campagne internationale « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre » (qui se tient du 25 novembre au 10 décembre) au cœur de plusieurs activités initiées par le Ministère de la Femme de la Famille et de l’Enfant (MFFE).

A cet effet, un Atelier de sensibilisation des professionnels des médias sur les violences contre les femmes et les enfants a été organisé le 27 novembre au Centre Saint Egidio à Treichville. Plusieurs exposés et présentations ont permis au ministère de partager avec les professionnels des médias et les blogueurs présent l’ampleur de ce fléau en Côte d’Ivoire et la nécessité d’en parler…

De quelles violences parle-t-on ?

Viol, agression sexuelle, agression physique, mariage forcé, déni de ressources et d’opportunités, maltraitance psychologique et émotionnelle, la violence basée sur le genre, revêt plusieurs formes et est selon le document de la Stratégie Nationale de lutte contre les VBG, adoptée en 2014 par l’Etat de Côte d’Ivoire, un terme générique désignant tout acte nuisible et préjudiciable perpétré contre le gré de quelqu’un (sans son consentement donc) et qui s’est basé sur des différences socialement prescrites entre hommes et femmes / filles et garçons.

Ces violences puisent leur source dans les stéréotypes culturels, les facteurs individuels dont l’analphabétisme et les facteurs institutionnels, notamment la faiblesse des lois protégeant les enfants. Parfois elles sont tout simplement la conséquence de l’orgueil de l’homme et sa soif d’assouvir ses propres penchants.

Selon le rapport de GBVIMS 2016, toutes les tranches d’âges sont touchées par le violences basées sur le genre y compris les enfants âgés de 0 à 4 ans (3,4%). Le taux de viol sur les enfants de 0 à 17 ans est de 61,84%.

En matière de violence basée sur le genre, la règle d’or est le consentement ; une notion qui ne doit jamais être perdue de vue. Le consentement doit être donné par une personne âgée de plus de 18 ans, en pleine possession de ses capacités mentales, sans intimidation ni menaces. Par conséquent, dans ce domaine, entre 0 et 18 ans, l’enfant n’a pas de consentement.

Faire plus c’est possible

Certaines formes de violences sur les femmes et les enfants ont été largement couvertes par nos journalistes, parfois sous l’impulsion de médias étrangers. Les plus emblématiques sont sans nul doute le travail des enfants dans les plantations ivoiriennes et le fléau de l’excision qui font jusqu’à ce jour l’objet d’une âpre lutte.

Cependant, d’autres formes de violences toutes aussi désastreuses sont répandues sur le territoire ivoirien et ne sont pas assez dénoncées. L’exposition à la violence familiale, le viol conjugal, les folles engrossées, la négligence et la maltraitance dont l’une des conséquences est la multiplication des enfants de la rue, les attaques répétées contre l’estime de soi (humiliations isolement, exploitation), les caresses et attentions non désirées et le travail des enfants dans les villes autour desquels règnent tabou et indifférence.

Cette faible médiatisation, a été débattue au cours de cet atelier. S’il est reproché aux journalistes de ne pas assez enquêter sur ces faits de société pourtant bien réels, ceux-ci soulignent le manque de collaboration des autorités gouvernementales quelque fois hostiles à la presse et donc peu enclines à collaborer avec elle sur ces sujets sensibles. En outre, les données statistiques relatives aux violences à l’égard des femmes et des enfants ne sont pas régulièrement mise à jour ; la dernière mise à jour datant de 2016 aux dires du ministère.

Par ailleurs, de telles enquêtes nécessitent des moyens dont les rédactions ne disposent pas toujours. Lorsque certains en dépit de ces barrières se prêtent à l’exercice, leurs efforts sont trop souvent récompensés par l’inaction des autorités compétentes.

Toutefois, ces obstacles bien réels ne devraient pas refroidir notre ardeur ou nous laisser nous complaire dans l’indifférence… Ayant été exposée pendant plus d’une trentaine d’années à des violences familiales, ayant mesuré leur impact sur ma propre personne, je mesure plus ou moins l’impact de la violence basée sur le genre sur une vie…

S’informer, dénoncer en tenant compte de la nécessité de protéger les victimes survivants (le terme consacré en matière de VBG)… Persévérer, même lorsque nous ne sommes pas entendus tel devrait être notre rôle ; pourquoi ne pas commencer par « Le travail des enfants dans les villes » ? A nous revoir…

Shalom !


L’interview presqu’imaginaire de Affoussiata Bamba Lamine

La dernière fois que nous nous sommes approchés de l’émergente Affoussy Bamba Lamine, ex Ministre de la Communication pour une presqu’interview, son moral n’était pas au beau fixe. Elle retrouvait à peine ses esprits suite à la formidable gueule de bois infligée avec une insolence assumée par la députée Yasmina Ouegnin, sur le ring de Cocody… battle mémorable !

Nous retrouvons la Ministre dépossédée avec mention de son ministère par Alassane 1er Roi de Côte d’Ivoire dont elle louait en 2015 sur les antennes de la RTI 1, l’incroyable aura, qui avait permis à la Côte d’Ivoire d’embrasser sa deuxième coupe d’Afrique.

Dans son bureau ministériel, celle-ci, lunettes de soleil Giorgio Armani agrafés au visage (on devine bien pourquoi), rassemble ses effets personnels. Elle n’est plus Ministre, elle a du plomb dans l’aile, elle a le vague à l’âme, mais elle l’a surtout mauvaise ! Nous en faisons les frais !

Humeurs Nègres : Madame la Ministre…

Affousy Bamba Lamine : (Elle coupe sec) ! Ce n’est pas le moment…

HN : Nous voulons juste vous arracher quelque mots relat…

ABL : Vous êtes sourde ? Rendez-vous à mon domicile à Cocody. Je n’ai pas le temps maintenant. Je fais mes valises… heu… Pardon… mes cartons…

Nous la retrouverons deux années plus tard à son domicile. Fraichement rentrée du 6ème congrès extraordinaire du PDCI RDA à Daoukro. Le camarade Bédié en pleine instance de divorce avec son cher cadet Alassane 1er, a rassemblé ses troupes et tous les bannis du banquet royal qui crient vengeance… L’ex Ministre qui avait même pris la pose aux côtés du Camarade Affi N’Guessan est prête à briser le silence…

Calfeutrée dans les bras de son tendre époux, elle a troqué ses lunettes de soleil Giorgio Armani pour des Gucci arrondies et élégantes. Sans surprise aucune, elle arbore une nouvelle perruque…

LN : Nous mettons avec impertinence les pieds dans le plat ! Madame la Ministre qui a gagné les élections régionales de 2016 à Cocody ?

ABL : Elle ajuste ses lunettes griffées ; puis avec une moue quelque peu indignée s’exclame… Allez visionner ma vidéo Facebook live où je célèbre trop tôt ma victoire et dites-moi qui a gagné les élections ! Je demande un recomptage des voix…

HN : Comme Laurent Gbagbo en 2010 ?

ABL : Ce n’est pas pareil Madame… Rétorque-t-elle non sans agacement. Son époux lui caresse tendrement la perruque comme pour la calmer…

HN : Vous avez été sauvagement évincée du gouvernement ; le PAN Soro Guillaume en dépit de ce qu’il affirme et malgré la libération de Soul to Soul du goulag où il a séjourné, semble être en froid avec le roi Alassane 1er. D’ailleurs l’interview de la Ministre Kandia Camara, nouveau visage du RDR à l’hebdomadaire Jeune Afrique semble avoir exacerbé les divergences entre le camp Soro et le RDR. Le Ministre Alain Lobognon suite au scandale du détournement des primes des Eléphants a été chassé du gouvernement, puis remercié par la population de Fresco lors des récentes élections municipales.

De plus le candidat KONE Tehfour, soutenu par la PAN aux élections municipales à Abobo a littéralement mordu la poussière face à Hamback Ministre de la Défense ; ils ont mal tchoun* Abobo… il semblerait que ce soit des temps de vaches maigres chez les Forces Nouvelles…

ABL : Elle marque une pause de cinq secondes puis en suffoquant… Nous préparons la résistance…

LN : Quelque peu horrifiées nous nous exclamons… Une autre rébellion ?

ABL : Ça ne va pas ? Dit-elle en réajustant sa perruque… Puis toujours aussi offusquée, marque son indignation… Nous sommes des démocrates. Nous avons décidé en 2002 de nous lever pour notre droit à la Carte Nationale d’Identité. Et nous ne regrettons rien ! Désormais notre combat est pacifique et à main nue. Nos armes sont nos mots, notre résistance et notre ténacité. D’ailleurs vérifiez sur mon compte Facebook j’ai remis les pendules à l’heure à propos de l’arrestation de mon frère Soul to Soul, de la question du troisième mandat de Alassane 1er et de l’impérial nécessité de réformer la Commission Electorale Indépendante (CEI) avant les élections municipales !

Puis avec des trémolos dans la voix elle conclut :

Aujourd’hui Soul est libre, je n’ai pas été entendue pour les municipales, mais le combat pour la justice a commencé, la lutte pour la vérité aboutira ! DIEU est JUSTE ! Vive la Côte d’Ivoire, notre chère patrie!

Ovajab !

HN : Ça c’est le slogan du FPI Madame la Min….

ABL : Sortez ! Je vous ai assez vue…

HN : Mais Madame la Ministre …

ABL : C’est dit ! Sortez svp.

Une dernière tentative avant d’être escortée vers la sortie

HN : Mais vous avez conscience que vos nombreuses sorties contre Alassane 1er agacent quelque peu vos anciens alliés. Votre sortie en juin dernier sur l’éventualité d’un troisième mandat du roi vous a valu une critique de l’honorable Mariam Traoré qui vous exhorte à plus de gratitude vu les nombreux bienfaits du Roi à votre endroit…

ABL : Je la laisse entre les mains de sa rivale Affou Keita…

Elle se replonge dans le confort des bras de son tendre époux sans mot dire… Fin de l’histoire…

Cet entretien n’ira pas plus loin à notre grand dam ; il commençait à peine à devenir intéressant mais nous y reviendrons… Enfin… Peut-être…

Shalom !

Tchoun: expression ivoirienne qui signifie vendre