
Je sens déjà le courroux des vieux potes se mouvant au-dessus de ma tête. Je ne les vois certes pas, mais le bruit assourdissant des multiples interrogations et reproches silencieux arrive jusqu’à moi. Humm ! J’en ai froid dans le dos !
Ils sont intrigués par le fait que je me sois mise au blogging. Ce qui les importune en vérité, ce sont mes titres à connotation sexuelle (pourtant il n y a rien de pervers hein !) et mes critiques « sympas » à l’endroit du gouvernement. L’un d’eux, à l’occasion de mon premier article sur l’antre de la twitosphère ivoirienne m’a même prévenue :
– Toi là, ton affaire de politique là, quand ils vont t’attraper pour t’emmener dans la forêt du banco là, je ne suis pas dedans hein…(c’est clair !)
Je suis certaine que d’autres pensent comme eux, mais puisqu’ils connaissent ma bouche, ils évitent de la ramener, de donner leur opinion.
Bon, laissons ça…
Pour ceux qui l’ignoreraient, j’ai fait mes études de droit dans une université privée. Une université catholique pour être précise. Ma fac a la particularité d’être sous -régionale. De ce fait, les prêtres de la sous-région y logent et étudient.
Aussi, nous côtoyions nous chaque jour. J’eus par conséquent l’opportunité d’observer leur quotidien et leurs pratiques. Je pus entrevoir l’envers de la soutane, voir au-delà de cette sainteté apparente…
Ces prêtres qui ne respectent pas la sacralité de leur sacerdoce
A la fac, il y a le prêtre, prédicateur de la bonne nouvelle. Vêtu de sa robe blanche, Il conduit l’adorateur via les vibratos et les trémolos de sa voix, dans une litanie, dont la puissance transporte, directement ce dernier au troisième ciel, pour le faire asseoir à la gauche du père (la droite étant déjà occupée…).
Il est très austère. Animé d’un zèle amer, il répond à peine aux salutations des pécheresses (que dis-je ? Des étudiantes), déambulant dans le temple du savoir, à l’étroit, dans des vêtements qui peinent à réprimer les formes généreuses et insolentes d’une jeunesse dont, la sexualité en fleurs ferait succomber les plus pieux aux délices de la chair. Quiconque croise leur chemin retrouve difficilement le sien!
Mais notre cher homme de Dieu est un homme averti. Il te lorgne méchamment et marmonne sa réponse à ta salutation dans sa barbe. Quand tu es intelligente comme moi, tu comprends : «J’ t’emmerde pétasse ».
Il y a une chose que certains hommes font qui me fait pouffer de rire quoi ! Le gars s’invente une personnalité d’homme intransigeant et inflexible, qui ne supporte pas la légèreté. Il renfrogne le visage, parle durement, sort les directs et les « les gbès » (comme on dit à Abidjan). Pourtant, il est le premier à baver, à la simple vue du string et de la raie de fesses, que la voisine expose allègrement à travers son jean Slim, taille très très basse. En somme, le gars joue les dangereux, mais en vérité, il est en danger.
Heureusement pour moi qu’ils n’étaient pas tous ainsi ; j’aurais eu peur de l’Eglise !).
Il y a également le prêtre, qui à la pause est assis à la cafétéria avec ses collègues, à siroter sa bière sous les regards médusés (ou admiratifs, c’est selon…), des fidèles qui reçurent quelques heures plus tôt, de cette même main qui tient la bière, l’eucharistie, cette sainte communion au corps (non au sang) de notre Seigneur.
Il ne déstresse pas n’importe où. Ses endroits de prédilection, pour ses moments précieux de délassement, sont les bars climatisés et autres boîtes de nuit en vogue de la ville.
Ce prêtre, nourri et blanchi, est incontournable. C’est l’ami qu’il te faut. Non seulement pour la confession et le pardon de tes nombreux pêchés, mais aussi pour le repas de midi. Pourquoi ?
Il a les tickets de resto qui attestent que tu fais partie de la haute bourgeoisie. Ne mange pas au restaurant de la fac qui veut. Quand tu es sa « bonne petite » tu as droit à quelques tickets, voire toute une souche (tout dépend de la qualité des services rendus).
Les profiteuses et allumeuses, très souvent affamées (comme moi), avaient bien compris le principe (qui est fou ?). Elles ne se gênaient pas pour demander des séances régulières de confessions. Dans mon ignorance, je me posais souvent cette question:
– Les nègres de cette fac ne pèchent pas ou quoi ? Les sœurs en Christ crise ne se confessent pas un peu trop ? C’est quelle affaire ça !
Ces moments de recueillement dont Dieu le père est le seul témoin, se tenaient dans la chambre du prêtre s’il vous plait ! Après la confession, le pardon des péchés, la bénédiction et le saint baiser… Humm… Les tickets suivent.
Tu crois avoir affaire à deux catégories de prêtres, mais en fait tu te trompes ! C’est le même. Il souffre juste d’un dédoublement de la personnalité.
Leurs performances étalées fréquemment au grand jour, n’ont pas manqué d’alimenter les papotages de mon cercle de commères aigries. Apparemment, le saint ministère n’a en rien porté atteinte à leur appétence sexuelle. Il parait même qu’ils embrassent super bien. Ahhh ! Je n’ai pas eu l’opportunité de le vérifier. Je n’ai jamais plongé ma langue doucereuse dans la bouche suave, baveuse et sexy d’un prêtre à la libido piquante. Il faut croire que je n’avais pas le profil requis (dommage pour moi).
Lorsque tu rappelles à son souvenir le statut de sacrificateur du Dieu vivant qu’est le sien, il te dit comme un vieux de 60 ans courtisant une adolescente de 16 ans :
– Laisse ça ! Moi-même je ne comprends pas pourquoi on ne veut pas qu’on se marie. Sinon je t’aime…
Vous avez dit argument fallacieux ? Je « dacorise »* !
Je suis foncièrement contre ces revendications illégitimes, de prêtres qui exigent des réformes, parce que ne pouvant assumer leurs engagements. De même, je n’admets pas qu’un serviteur de Dieu, ayant fait vœu de chasteté porte atteinte à la réputation du corps sacerdotal, déstabilisant ainsi, la foi des fidèles.
Deux personnes peuvent-elles marcher ensemble sans s’être convenues ?
Puisque nous sommes sur le terrain de l’Eglise et de l’évangile, sachons que la Bible, n’interdit à personne de se marier. Bien au contraire.
Paul l’a dit en 1 Corinthiens 7 :1-2 : « Venons-en à ce que vous m’avez écrit. Il est bon pour l’homme de s’abstenir de la femme. Toutefois pour éviter tout dérèglement, que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari ». (Version Tob, Bible catholique)
Que l’on décide se marier ou non ne pose aucun problème. Tout est une question d’appel et de conviction. Mais une fois l’engagement pris, il doit être respecté.
Quid des véritables motivations de nos prêtres. J’en ai connu qui ne se sont engagés que pour les avantages financiers qu’offraient ce statut. C’est vraiment dommage.
En décidant de devenir prêtre, ils n’ignoraient pas les restrictions attachées à ce sacerdoce ! Diantre ! Quand on ne peut plus les endurer, la solution est de rompre son serment pour se marier. On peut servir Dieu de différentes manières.
Est-il objectivement souhaitable d’évoluer sur la question du célibat de nos prêtres ?
Quand bien même le pape François qui semble être (au regard de son administration) assez progressiste sur certaines questions, l’autoriserait, le problème des scandales sexuels des prêtres qui se traduit plus par la pédophilie en Occident et sous nos tropiques, par l’impudicité et la fornication sera-t-il réglé ?
Qui me dit qu’une fois mariés ils ne se transformeront pas en adultères ?
Quelle sera dans ces conditions la prochaine revendication ? Le droit à la polygamie ?
Pour ce qui me concerne, loin de moi l’idée de vivre le célibat à vie. Je veux me marier, goûter aux plaisirs de la chair. Vous l’aurez compris! Moi Négresse de mon Etat, je ne serai jamais sœur !
Shalom!
Je dacorise : je suis d’accord
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