Quelle histoire ! Quelle journée ! Non mais yako quoi ! A 15h40 minutes précises j’aurai 30ans ! Seigneur… Pourquoi si tôt ? Un ami à qui j’exposais mon angoisse à l’idée d’approcher la trentaine me fit cette réflexion blagueuse : « Ne t’inquiète pas ! Bientôt, tu t’en éloigneras de plus en plus ». J’ai ri jaune hein… C’est fou comme le temps passe vite. La vie est trop courte et je me fais vieille. Fort heureusement, je ne suis pas un cas désespéré. D’après la géographie de la femme, à cet âge, je suis comme la France. Fière de moi, je me prends pour le nombril du Pape, car plusieurs voudraient visiter ou venir chercher fortune. Tant que je n’ai pas atteint la phase « Russie » (41 et 45 ans), « étendue, aux limites incontrôlées. Mais le climat froid décourage les visiteurs », ça me va !
Ces trente années m’ont apporté de belles choses. Le blogging en fait partie. L’accession à cette plateforme, a une saveur particulière. J’ai donc décidé de publier mon tout premier billet, écrit à l’occasion du concours Mondoblog.
Je ne l’ai pas fait plus tôt, parce que le sujet n’est pas vraiment d’actualité. Mais c’est mon anniversaire aujourd’hui. Je peux me le permettre. J’y tiens, c’est en quelque sorte mon visa …
Je suis en carême, foutez moi la paix !
Comme vous le savez, j’adore le « kpekpessage », les « gossip », les bruits de couloirs.
J’en conviens avec vous. La vie de commérages n’est pas saine. Je me soigne. Ce n’est pas facile ; mais soyez-en sûrs, ma guérison germera certainement sous peu. Je ne serai plus une peste colporteuse de ragots ! Enfin… Je crois.
D’ici là, permettez-moi de vous raconter cette petite indiscrétion qui m’a arraché un sourire, et…Un soupir.
Le Ramadan avait débuté depuis une semaine environ. j’étais sortie me faire un transfert d’unités chez le boutiquier du coin, qui au passage depuis quelques jours, était d’une irritabilité aussi intrigante qu’agaçante. En retournant chez moi la tête chargée de mille et une questions, sur les raisons qui pourraient justifier la mauvaise humeur de ce satané Diallo*, habituellement si courtois, la conversation entre deux hommes, captée par mes grandes oreilles de kpakpato (rapporteuse), va répondre à ma préoccupation.
J’écoute comme à mon habitude avec un grand intérêt, le monsieur cracher sa frustration de mâle dominant, scandalisé, de s’être fait rabrouer, par une petite secrétaire de rien du tout, animée d’une agressivité qui selon ses dires ne se justifierait que par le carême.
En y pensant, il n’avait peut être pas tort, hein ?
Le ramadan : période de toutes les frustrations…
En effet, le mois de jeûne, période de toutes les saintetés et de toutes les privations surtout, est particulièrement stressant pour nous les « mangeurs internationaux ». Que l’on soit au marché, dans les transports, dans les administrations ou même dans la rue, chacun en prend pour son grade.
A Abidjan, que nous appelons affectueusement « la perles des odeurs lagunes » lorsque tu te rends au marché pendant le Ramadan, ne pose jamais plus de deux questions à la vendeuse. Tu t’exposerais à un long : « tchrouuuuu » suivi de paroles acerbes dites dans un français très « ivoirisé » :
– Ma chérie : quitte devant ma table les clients vont me voir ; si tu ne veux pas acheter là, faut partir !
Hum ! Sans commentaire…
De plus, il est recommandé dans cette sainte période, de se balader avec une combinaison. Car à tout moment, vous pouvez recevoir ce crachat visqueux emmagasiné dans la bouche d’une fervente musulmane, dont les glandes salivaires peu habituées à ne rien humidifier sur une si longue période, font de la surproduction !
Après avoir gâché votre journée, elle vous lancera, au mieux, avec la plus totale désinvolture un « pardon madame »! Au pire, c’est vous qui aurez à vous expliquer sur la raison de votre présence sur le trajet de son saint crachat.
Je ne vous parlerai même pas du chauffeur de taxi, qui n’hésite pas à vous gueuler dessus, parce que vous lui faites gentiment remarquer, que le fait qu’il soit l’heure de rompre le jeûne, ne justifie en rien qu’il mette votre vie en danger par sa conduite digne d’un Paris-Dakar.
Jeûne là, c’est forcé ?
Je ne sais, si de tels agissements sont imputables à la faim! Mais en toute honnêteté, c’est à se demander si ce jeûne s’effectue sous la contrainte ou s’il est vraiment l’expression volontaire et joyeuse d’une foi profonde.
Je ne suis pas musulmane. Je n’ai rien contre les musulmans. Ce billet n’a pas non plus pour objet de dénigrer qui que ce soit. D’ailleurs, Dieu me garde d’avoir de telles pensées et un tel comportement. Toutefois, certaines vérités doivent être dites.
J’espère ne plus être exposée à ces situations inconfortables car l’objectif visé par le Ramadan, est si je ne m’abuse, la piété et la sobriété. Ceci implique le respect, la douceur la tempérance et l’amour.
J’ai découvert dans mes lectures cette phrase du prophète : « Le jeûne est un bouclier contre le feu de l’enfer ».
Veillons donc à ce que notre attitude durant cette période sacrée du Ramadan, ne nous attire pas les foudres de l’enfer !
Sur ce, as-salām ʻaláykum !
PS : Pour ceux qui me connaissent, ne vous étonnez pas de me voir avec les cheveux courts et crépus je suis en mode natural and Happy (Nappy).
Je fais ma crise de la trentaine je crois… Bises !
Diallo: Surnom que nous donnons à nos chers boutiquiers
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