Ma Côte d’Ivoire, terre d’Eburnie, tenue d’une main émergente par le président Alassane Ouattara, ne cessera de m’étonner. Vous n’êtes pas sans savoir, qu’une bande d’illuminés, réunie au sein d’une secte appelée Boko Haram, qui s’est confiée pour mission divine de faire appliquer strictement la charia, sur l’ensemble du territoire nigérian, tient captives, environ 223 lycéennes.
Ceci, dans l’optique d’obtenir de Goodluck Jonathan, président du Nigeria, la libération de leurs petits copains, avec qui ils sévissent à longueur de journée dans le nord du Nigeria.
Il s’en est fallu de peu, que cet enlèvement survenu le 14 avril passe pour un fait banal. Outre la réaction à pas d’escargot des autorités nigérianes et le quasi-silence de la communauté internationale, l’Union africaine (UA), principale concernée, a gardé un silence assourdissant, qui lui vaudra une absence bien méritée au sommet contre Boko Haram, organisé le 17 mai à Paris.
Il aura fallu la menace de vendre et marier ces demoiselles, ainsi que le #BringBackOurGirls (libérez nos filles) de dame Obama, pour que les réseaux sociaux s’enflamment en un clin d’œil ! Mais pas seulement…
Détournement au profit de Laurent Gbagbo
Ce slogan, « bring back our girls » en faveur de ces lycéennes, en raison du succès qu’il connaît, s’est en deux temps trois mouvements, transformé en « bring back our Laurent Gbagbo » ! Hein ? Sacré gbagboïstes !
Loin de moi l’idée de m’en prendre au combat de qui que ce soit ! Mais l’Ivoirien, téléguidé par le culte de l’homme a la vilaine manie de politiser tout ce qui lui passe sous le nez. C’est pour cette raison que la réconciliation nationale piétine et piétinera encore et encore. Les gardiens bien pensants du » navire Ivoire » auront beau se noyer dans le déni à ce propos, cela ne changera rien à cette triste réalité !
Une jeune fille meurt par négligence dans un CHU ? Certains esprits chagrins, trouveront le moyen de transformer cette tragédie, en une lutte pro-Ouattara contre pro-Gbagbo. Oubliant l’essentiel qui n’est autre que le résultat des enquêtes que nous attendons toujours d’ailleurs.
Robert Mambé, gouverneur du district d’Abidjan, fait des dons aux populations ? Il se saisit de cette opportunité pour chanter les louanges du président Alassane. Ces temps-ci au journal télévisé, nous ne voyons que ça ! C’est déjà la campagne électorale ?
Lorsque la Côte d’Ivoire avait accédé à la finale de la coupe d’Afrique en 2012, le spectacle offert était des plus affligeants. Entre les pro-Ado qui attribuaient cette qualification à la bonne aura de leur vedette et les pro-Gbagbo qui priaient dans leur cœur pour que Drogba rate l’unique penalty, qui permettrait aux éléphants de jouir à nouveau du statut de champions, nous avons vite déchanté.
C’était pathétique de voir certains Ivoiriens, afficher sans état d’âme des rictus et savourer comme un bon vin ces larmes dans les yeux d’Ado, dont les vibrations positives, exagérément ventées par ses adorateurs, n’aura pas suffi à nous ramener la coupe tant convoitée.
Le président de la République est terrassé par une sciatique ? Bien fait pour lui ! Sarkozy a perdu les élections ? Il est talonné de prêt par la justice ? Certains journaux ont vite fait d’ironiser : « Qui s’en prend à Gbagbo est châtié par l’Eternel » ! Ekieeee !!
Dieu n’aime-t-il que Gbagbo sur cette terre ?
J’ai parfois le sentiment que certains souhaitent que ce pays aille de plus en plus mal. Juste pour avoir le bonheur de dire :
– On vous a dit oh! Pays là ça va pas! C’est pas comme ça on gouverne…
Des figures du parti qui n’hésitent pas à tremper dans cette mascarade
Le plus aberrant dans cette récupération politique, ce sont ces figures représentatives du FPI (Front populaire ivoirien), Guirielou, Mamadou Ben Soumahoro, Paul Dokui et autres, qui associent fièrement leurs images à cette imposture, en brandissant sur Facebook des « bring back our Laurent Gbagbo ».
Veut-on dire que le sort de ces filles, dont le seul tort a été de s’instruire, est le même que celui de l’ex-président au chaud à La Haye ?
C’est donc à cela qu’est réduit le combat politique de ce parti ? Est-ce tout ce que le FPI, opposition ivoirienne, a à offrir à ce pays ? Des détournements de campagne de lutte pour la libération d’innocentes victimes, au profit de Laurent Gbagbo ? Des politiques de chaises vides ? Des boycotts de recensement général ? Des discours creux sans propositions concrètes ? Des meetings au cours desquels, Affi N’Guessan président du FPI crie à tue-tête qu’Ado n’est pas Dieu ?
Est-ce tout ce que nous devons espérer de l’opposition ivoirienne ? Qu’en est-il des vraies questions qui touchent les Ivoiriens ? La santé, la vie chère, la sécurité, les injustices et le chômage ?
Ce pays a plus que jamais besoin d’une opposition qui propose des solutions viables à ses maux et qui fait barrage aux dérives du pouvoir actuel.
Bring back our Laurent Gbagbo? Si avec ça, Koudou ne sort pas de prison…
Shalom !
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